Du jamais vu sous la Vème République. Terrassé, défiguré, humilié, le PS marseillais a bu la tasse hier soir. Il franchit tout juste la barre des 5%. En PACA il ne franchit même pas l'obstacle (4,1%). Une "profonde meurtrissure" pour Benoît Hamon, un crash tout simplement pour être cash.
Marseille a fait son choix. Pas de "rHamontada" pour le leader socialiste mais une descente aux enfers au profit de Jean-Luc Mélenchon. La cité phocéenne avait adopté François Hollande en 2012. En 2017 elle a renversé la table et a voulu confier son destin à la gauche de la gauche. A celui qui avait le plus de chance d'être au second tour avec sa France insoumise.
Un crash pour le PS local
Comment perdre 23 points en 5 ans? Comment passer de 28% en 2012 à 5,3 en 2017? C'est à cette question que doivent répondre les responsables locaux. Comment expliquer cette bérézina? Depuis les affaires Guérini et l'échec cuisant des municipales le PS Marseillais a perdu la tête. Plus de leaders, des rivalités internes, une ligne politique mal définie, un vivier de militants exangue, le cocktail de l'échec est patant.
Reconstruire mais avec qui?
"Ce qui est en cause, aujourd'hui, ce ne sont pas les idées de gauche, c'est le fonctionnement des partis classiques" indique Antoine Cortes un cadre du parti chez nos confrères de la Provence. Analyse pertinente mais il faudrait déjà balayer devant la porte du PS marseillais loin, très loin d'être un exemple en la matière. Le parti socialiste est hors sol. La désertion des adhérents (750 en 2017) explique en partie cela. Plus personne pour quadriller le terrain résultat les électeurs se réfugient dans le vote contestataire pour explimer leur colère et leur volonté de changement. A Marseille le vote contestataire représenté par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen totalise près de la moitié des votes (48,4%). Il en dit long sur la désespérance dans la cité phocéenne.