Après l'acte de barbarie subi par un jeune dans la cité Félix-Pyat de Marseille, le collectif "Trop jeune pour mourir" souhaite la réintroduction des "grands frères" dans les quartiers de la ville. Un système apparu au milieu des années 80, généralisé en 1997 et disparu en 2007.
Le collectif "Trop jeune pour mourir" souhaite la réintroduction des "grands frères" dans les "quartiers difficiles" de Marseille.
Après l'acte de barbarie subi par un jeune mineur dans la cité Félix-Pyat de Marseille, le fondateur du collectif Hassen Hammou s'exprime en faveur d'un retour du système apparu au milieu des années 80, généralisé en 1997 et arrêté en 2007.
"L'Etat ne peut pas tout. Dans les quartiers, certains ont un sentiment d'impunité, profitent de la main d'oeuvre que sont les mineurs. Il faut que ça change. Les mineurs sont en danger, il faut qu'il y ait des adultes derrière", explique Hassen Hammou.
La marche pour l'égalité des droits et contre le racisme comme point de départ
Le responsable associatif des quartiers Nord de Marseille, qui se bat depuis des années, est "inquiet pour l'avenir de certains jeunes dans les cités"."Il n'est plus possible de vivre comme ça. Nous devons apporter des solutions à notre territoire, l'Etat doit envoyer un signe fort aux quartiers. Nous devons repérer, préserver et accompagner nos jeunes".
Nés sous la présidence de François Mitterrand en 1983, après notamment la marche pour l'égalité des droits et contre le racisme partie le 15 octobre de Marseille, les "grands frères", médiateurs des cités ont existé durant près de 25 ans.
La fin des emplois-jeunes met fin au système
Ils devaient intégrer les générations futures mais également permettre de "construire un dialogue efficace dans les quartiers et un lien entre les différentes populations".Embauchés au départ par des associations financées par l'Etat, ces jeunes verront leur statut évolué au fil des années. En 1997, sous le gouvernement de Lionel Jospin, les emplois-jeunes sont crées permettant de rémunérer les "grands frères".
Ce dispositif, d'une durée de cinq ans avait été envisagé pour favoriser l'emploi des jeunes dans des activités d'utilité sociale. Mais l'arrêt des emplois-jeunes lors de l'année 2002, sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, mettra fin à ce système, cinq ans plus tard en 2007.
"Nous avions encore pour nos associations les contrats aidés, mais aujourd'hui avec leur abandon c'est encore plus difficile. On s'aperçoit que nos territoires sont totalement abandonnés", indique Hassen Hammou.
"S'inscrire dans l'amélioration des quartiers"
Après la demande de création en 2017 d’une commission d’enquête parlementaire sur la situation des règlements de comptes à Marseille ainsi que la sécurisation des lieux de vie, le collectif veut continuer à "s'inscrire dans l'amélioration des quartiers"."La question des quartiers préoccupe l'Etat. J'ai notamment été reçu par le ministre Julien Denormandie. Maintenant, il faut plus d'action".