Rassemblement de soutien aux marins et condamnation de laisser un cargo concurrent entrer au port de Marseille

Quelque 300 personnes, en majorité des marins et des salariés du port, se sont rassemblés ce vendredi 8 janvier, à l'appel de la CGT sur le port de Marseille en soutien aux marins grévistes de la SNCM, qui empêchent depuis mardi un nouveau concurrent battant pavillon danois d'accoster.

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"Le droit est de notre côté", a assuré vendredi en marge de ce rassemblement Frédéric Alpozzo, délégué CGT de l'ex-SNCM, passée officiellement cette semaine dans le giron du groupe corse Rocca. 

Cette ligne n'est pas naturelle, elle détruit la délégation de service public


a-t-il aussi déclaré à la presse, évoquant la ligne lancée par Corsica Linea, une compagnie née du rapprochement du consortium d'entrepreneurs corses Corsica Maritima,
et de l'armateur Daniel Berrebi, deux des candidats à la reprise de la SNCM écartés par le tribunal de commerce au profit de Rocca. "Il n'y pas la place pour une compagnie low cost sur le trafic de marchandises", a poursuivi Frédéric Alpozzo, dénonçant "un navire qui contourne le droit français".

Les marins de l'ex-SNCM, dont le nouveau nom commercial n'est pas encore connu, et de La Méridionale, soit les deux compagnies se partageant à l'heure actuelle la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale entre Corse et continent, sont en grève depuis mardi contre le lancement de cette nouvelle ligne. Certains d'entre eux ont également empêché à plusieurs reprises ce cargo danois, le Stena Carrier, de pénétrer dans le port de Marseille.

La CGT doit lever son blocus 

Le TGI exige que la CGT lève son blocus sous peine de 30 000 euros d'astreinte par jour. Le tribunal de grande instance de la ville vient de rendre sa décision sur un référé déposé par Corsica Linea demandant le déblocage de son navire. 

"Certains salariés ont entravé l'entrée de ce navire comme un cri de détresse pour faire respecter la loi dans ce pays", a estimé Frédéric Alpozzo: "Le droit est de notre côté, mais on n'est plus dans un état de droit". "C'est ça la république des droits de l"homme? faire venir des travailleurs avec des contrats de leur pays d'orighine pour qu'ils n'aient pas de droits sociaux en France? C'est ça les pavillons internationaux!", a-t-il aussi lancé dans un discours prononcé lors du rassemblement organisé au pied du Danielle-Casanova, un des navires de la SNCM.

Interview de Frédéric Alpozzo recueillie par Jean-Louis Boudart

 

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