Le consortium Corsica Maritima, dont un navire affrété pour transporter du fret entre la Corse et le continent est bloqué devant le port de Marseille par des marins grévistes de la SNCM, a annoncé mercredi avoir introduit un recours en référé devant le tribunal administratif de Marseille.
Face au blocage de son navire par les marins de la CGT, le consortium Corsica Maritima, a décidé mercredi d'introduire un recours en référé devant le tribunal administratif de Marseille.
Le président du consortium, François Padrona, qui a créé avec l'armateur Daniel Berrebi une nouvelle compagnie, Corsica Linea, dénonce le blocage par des grévistes de la CGT du cargo roulier Stena Carrier depuis mardi à Marseille et l'inertie de l'Etat.
La CGT de la SNCM qualifie d'"entrave au service public" le lancement de cette nouvelle ligne, jugeant qu'elle représente une concurrence déloyale.
30 000 euros de pertes par jour
Ce blocage coûterait 30.000 euros par jour à la nouvelle compagnie fondée par deux des candidats éconduits pour racheter la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), désormais propriété du groupe corse Rocca. Corsica Linea reproche notamment à l'Etat de ne pas empêcher le blocage du cargo, qui bat pavillon danois, et qui est empêché depuis mardi matin d'entrer au port de Marseille par des marins grévistes de la SNCM. Mercredi soir, il mouillait encore dans la rade de Marseille face à l'Estaque, selon les relevés du site spécialisé Marinetraffic.com.Action en justice de la Chambre de commerce de Haute-Corse
Le président de la chambre de commerce de Haute-Corse, Paul Trojani, a aussi annoncé une saisine au nom de la CCI du tribunal administratif et accusé "les grévistes de la CGT marins de Marseille d'empêcher une compagnie corse d'ouvrir une ligne de fret entre la Corse et le continent"."Si prompt a donner des leçons d'honnêteté, de morale et de rigueur à la Corse et aux Corses, voici que l'Etat montre, une nouvelle fois, à Marseille, au grand jour, un visage de compromission et de partialité qui n'honore ni ses représentants en Paca, ni (...) le pouvoir central et donc le gouvernement"
a dénoncé Paul Trojani dénonçant "le regard passif des autorités préfectorales des Bouches-du-Rhône".
Le Medef de Corse a aussi dénoncé les "méthodes illégales" de la CGT-marins de la SNCM.
De son côté, le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, a aussi dénoncé "le coup de force de la CGT (...) qui risque une contagion en Corse". Gilles Simeoni a lancé un "appel à la raison" en réclamant la levée du bocage du cargo danois à Marseille et déclaré à la presse qu'il souhaitait organiser samedi prochain une table ronde pour sortir de la crise.