Municipales 2020 : "la métropole nous prend toutes nos prérogatives", à Jouques le maire rend son écharpe

Après 19 ans au service de ses administrés, Guy Albert ne veut pas faire le mandat de trop. A 75 ans, le maire sans étiquette de Jouques (Bouches-du-Rhône) raccroche son écharpe tricolore, heureux du devoir accompli mais déçu par la perte de ses pouvoirs de proximité. 

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Guy Albert a été élu maire de Jouques (Bouches-du-Rhône) en 2001. En 2014, les électeurs lui ont accordé 71 % de leurs suffrages. Pourtant, ce troisième mandat qui s'achève sera le dernier.

Je pars la tête haute, je n'ai pas de regrets. 

Le pouvoir à une échelle humaine

Pour Guy Albert, le temps est venu d'arrêter. "L'entrée dans la métropole ne me convient pas du tout".

L'échelle du Pays d'Aix, c'était parfait. Aujourd'hui, on est noyés dans quelque chose d'immense.

Guy Albert en veut à la métropole Aix-Marseille qui décide pour lui, qui lui impose ces 77 logements sociaux en construction dans le village. Et 77, ce n'est pas assez. Il en faudrait 500. 

"J'ai payé 54 000 euros l'an dernier et 74 000 cette année", détaille le maire mis à l'amende. "La métropole nous prend toutes nos prérogatives" regrette-il.

On a déjà perdu l'eau, l'assainissement, demain ce sera la voierie

Petit à petit, il ne nous restera plus rien, à part la propreté et les chiens écrasés.... et les enguelades, surtout les enguelades," lâche le maire dans un sourire qui cache mal une certaine amertume.  

Priorité au commerce local

"On a encore des pouvoirs, mais on va les perdre au prochain mandat. Parce que les maires ne seront pas tous représentés à la métropole dans quelques années. Déjà en y étant, c'est compliqué, mais sans y être, ça va être encore pire." 

"Moi, j'ai 5000 habitants, Marseille 1 million à Marseille, 110 conseillers communautaires à Marseille, un à Jouques, on a perdu".

"On sera un maire de quartier, comme dans les grandes villes." 
Guy Albert ne s'est pas engagé dans la politique locale il y a 43 ans pour ça. La première de ses préoccupations a toujours été de développer son village de 5000 habitants en préservant une échelle humaine.

Une de mes plus belles réussites c'est d'avoir toujours réfusé d'avoir des grandes surface dans le village ou en bordure du village.

Cela a permis de sauvegarder la vingtaine de commerces locaux.

Priorité au commerce local

"Les gens me disent : merci, tu as conservé le village comme on veut qu'il soit". Et ce village, c'est celui où il est né il y a 75 ans. Alors, il en est d'autant plus fier. Désormais place aux nouvelles générations.

Trois candidats sont en lice, Jonathan Bomo (40 ans), Eric Garcin (56 ans) et Guilhem Saez (40 ans). 

Tout le monde peut faire maire, il faut en avoir envie et aimer les gens.

C'est son conseil à celui qui reprendra son fauteuil en mars prochain.
 
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