"On est emprisonnés","trop grands pour ça", "on pourra se différencier avec le sac" : des lycéens réagissent à leur uniforme imposé

Ils ont découvert leur uniforme scolaire imposé quelques jours avant le jour J. C'est la grande nouveauté de cette rentrée scolaire 2024 pour les établissements volontaires : il y a deux lycées en PACA. Les lycéens de Châteaurenard dans les Bouches-du-Rhône ont un avis plutôt mitigé devant leurs tenues.

Lucie et Soléane patientent dans la file d’attente qui se forme devant une salle du lycée Jean d’Ormesson. Leur lycée est le seul des Bouches-du-Rhône à expérimenter la tenue unique. Comme d'autres lycéennes de Châteaurenard, elles sont invitées ce mercredi 28 août, 5 jours avant la rentrée, à venir chercher leurs nouveaux uniformes. “Cinq polos et deux sweat-shirts bleu foncé” explique Lucie, contrariée par cette nouvelle mesure, "on est emprisonnés."

Je trouve ça nul, on nous empêche de nous exprimer. Autant au collège, je comprends qu’il puisse y avoir des uniformes à cause du harcèlement, autant à notre âge, non.

Lucie, lycéenne à Châteauenard

France 3 Provence-Alpes

Un avis que partage son amie Soléane: “avec cet uniforme, on se ressemble tous, c’est dommage. L’établissement dit vouloir réduire le harcèlement, mais au lycée, il n’y a presque plus de remarques sur les tenues.” 

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“Ils sont déjà trop grands pour ça” 

Un âge trop élevé pour l’uniforme, c’est ce que pense un grand nombre d’élèves de ce lycée, épaulés par des parents d'élèves : “au lycée, ils sont déjà trop grands pour ça, ils ont leur personnalité et il faut qu’ils aient le libre de choix de s’habiller” s’agace Carole, maman d’Adrien, avant de finalement nuancer son propos : “au moins, ils seront concentrés sur le cours, et pas sur le dernier tee-shirt ou la dernière marque du copain”. 

De son côté, le Conseil Régional de Paca (les Régions gèrent les lycées) justifie sa décision d’un uniforme unique “comme une manière de lutter contre le harcèlement scolaire et les inégalités sociales”: Une mesure “incomplète” selon Soléane qui ne comprend pas que “seulement le haut puisse être unique”: “ça ne sert à rien de changer le haut, on pourra toujours se différencier avec le sac ou les chaussures. Ce n’est pas comme ça qu’on va réduire les inégalités.” 

“Ça fait des frais en moins pour les parents”   

D’une valeur de 250 euros, le trousseau de vêtements est entièrement financé par la région et l’Etat, permettant aux familles de ne pas être impactées financièrement : “C’est bien de ne pas avoir à payer, ça fait des frais en moins pour les parents”, sourit Damadoa, avant d’être coupé par son frère Fodé qui s’agace du peu de vêtements fournis : “pour le moment, on a seulement deux polos, ce n’est pas beaucoup et puis on doit acheter tous les pantalons nous-même”. 

Un reportage écrit par Capucine Diez, stagiaire à la rédaction de France 3 Provence-Alpes.