Partout dans la région PACA, notamment à Aubagne et Marseille, des gilets jaunes ont suivi en direct les annonces d'Emmanuel Macron. Encore une fois, ils estiment ne pas être entendus.
 

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Ils étaient une dizaine de gilets jaunes, rassemblés dans le hall du théâtre Toursky à Marseille jeudi, pour écouter les annonces d'Emmanuel Macron au grand débat national.

Certains prenaient des notes, tous écoutaient attentivement, en silence.

Le verdict est unanime, résumé par Antoine Lablanche, gilet jaune et éditeur indépendant : " Pas de satisfaction. Aucune, rien."

" Entendre quelqu'un parler de réorganisation de la démocratie après les litres de gaz lacrymogène respirés, et les dizaines de coups de matraque reçus, ça porte à rire jaune", explique-t-il.

Un RIP ?

D'autres détaillent les annonces du Président de la République, pour préciser les causes de leur mécontentement.

Jean-Jacques Latil critique par exemple l'annonce d'un référendum d’initiative partagée. "On a une base qui est à un million, mais le peuple ne pourra pas prendre part vraiment aux décisions qui se font au niveau national. Nous ce que l’on veut c’est un RIC, pas un RIC low cost". 

Sylvie Pillé, enseignante à la retraite et gilet jaune au Pont de l'étoile, renchérit : "La plupart des revendications des gilets jaunes, il les déforme, ou il n'y répond pas. Par exemple il dit 'je vais baisser les impôts.' On n'a jamais demandé une baisse des impôts, on a demandé une meilleure répartition. Nous, ce qu'on voulait c'est qu'il crée une nouvelle tranche d'impôts pour faire peser davantage l'impôt sur les plus riches, il ne l'a pas fait."

Une meilleure répartition des impôts

A Aubagne, même configuration, même insatisfaction, devant une télévision installée dans une salle de sports désaffectée.

"Il nous prend pour des cons, c'est du pipeau", fulmine Jean-Luc, commerçant, qui dit en avoir "marre de voir les personnes âgées faire les poubelles" et "que des nantis lui fassent la leçon". "On nous parle de puissance mondiale et on se demande si on va pouvoir mettre un morceau de barbaque dans les assiettes de nos minots!", s'emporte le quinquagénaire, dont la boutique de jouets, dans le centre de Marseille, a du "mal à résister face à la concurrence des grandes enseignes".
           
"C'est tout le système qu'il faut changer et replacer l'humain au centre"
, explique Thierry Fakataulavelva, gilet jaune qui se dit "favorable" à un Frexit. Il espère voir des gilets jaunes gagner les prochaines élections municipales puis l'emporter à l'Assemblée nationale et au Sénat. "Pourquoi pas un jour un gilet jaune président ?", lance-t-il avec le sourire, devant un  mur sur lequel est accrochée une affiche du film du député LFI François Ruffin consacré au mouvement.

En attendant, le petit groupe qui a bien l'intention de poursuivre les manifestations hebdomadaires, a enchaîné avec une réunion prévue depuis plusieurs jours pour organiser la suite du mouvement. "Visiblement, Emmanuel Macron a besoin qu'on reste encore longtemps", conclut Ahmed, cinq mois après le début de la mobilisation.
 
 

 
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