Ce matin, l'usine Coca-Cola des Pennes-Mirabeau est toujours bloquée par les grévistes. Hier, 7 salariés étaient assignés au tribunal d'Aix-en-Provence, la justice nomme un médiateur et invite les salariés à libérer le site sous 24H00, sans astreinte
Les salariés de l'usine Coca-Cola des Pennes-Mirabeau sont en grève depuis 23 jours. 23 jours de blocage, 23 jours que rien ne rentre ni ne sort du site pennois. Depuis hier et l'assignation devant le tribunal d’Aix-en-Provence, le conflit semble évoluer vers une sortie de crise. Les grévistes reprochant à la direction de n'avoir jamais débuté de négociations, la justice a nommé un médiateur pour obliger les deux parties à se rencontrer. En signe d'apaisement, la justice inviterait également les salariés, à libérer l'accès du site sous 24H00. Un premier rendez-vous entre syndicat et direction est prévu ce soir.
L'origine du conflit
En octobre dernier, Coca-Cola European Partners a engagé un plan social au niveau national et souhaite "réorganiser" ses cinq usines françaises et se réorienter vers de nouveaux produits tels que les eaux et les thés. Ce plan prévoit la suppression de 128 postes (sur 2.600 au niveau national) dont 44 sur son site des Pennes-Mirabeau. De leur côté, les syndicats accusent Coca-Cola de mettre en concurrence ses propres usines. De plus, la société reste très largement leader sur le marché, un marché qui lui a permis de réaliser 67 millions d'euros de bénéfices et de redistribuer 49 millions d'euros de dividendes.Sur les cinq usines françaises, il semble qu'aujourd'hui, celle des Pennes-Mirabeau et celle de Grigny (Essonne) sont toujours en grève. A la mi-février, quatre des cinq usines étaient en grève.
La négociation
Dans le cadre des suppressions de postes, la direction a annoncé vouloir privilégier les départs en préretraite et les départs volontaires. Au siège de la firme, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), la direction affirme aussi favoriser le reclassement en interne et éviter les départs contraints.Aux Pennes-Mirabeau, les syndicats seraient prêts à négocier si la direction accepte une ventilation des départs en retraite et si elle se limite à 20 suppressions de postes (information encore non confirmée pour le moment). Confortés par la décision de justice, les grévistes veulent maintenir la pression, un premier rapport du médiateur est prévu pour le 28 avril.
Reportage : Frédéric Renard et Sylvie Garat