PORTRAIT. "J'aime être la tête et les jambes", Emma se lance des défis pour l'environnement

Chaque jour, #VousEtesFormidables accueille des héros du quotidien. Emma Clair-Dumont est l’une de ces femmes lumineuses croisées sur le plateau. La présidente de Nature Women Challenges s’invente des défis à relever, le prochain étant l’Everest. Portrait d’une femme programmée pour réussir.

Emma Clair-Dumont vous enveloppe de son sourire et de son assurance. Elle vous inocule l’envie féroce de la suivre jusqu’au bout du monde dans ses aventures. A l’entendre, tout à l’air si facile. Avec un CV long comme un marathon, sa modestie impressionne autant que ses exploits. Son goût de l’extrême dénote avec l’élégance de sa petite robe noire, ce jour-là de passage pour un enregistrement dans nos studios.

"L’année de mes 30 ans, alors que je n’avais jamais couru de ma vie, j’avais préparé une to-do-list des objectifs à atteindre avant la cinquantaine : parmi mes défis à relever, courir le marathon de New-York, affronter le pôle Nord et gravir l’Everest". A 45 ans, cette mère de famille aura bientôt coché toutes les cases.

Son credo est le suivant : "Ce n’est pas parce qu’on est une fille, que l’on ne connait pas une discipline, qu’on ne peut pas la pratiquer : il suffit de se documenter et de s’entourer". C’est ainsi qu’elle est devenue l’une des rares femmes amateures à boucler le World Marathon Challenge. Une course extrême qui consiste à courir sept marathons en sept jours sur sept continents.

Emma la conquérante

Avant d’en arriver là, "j’ai suivi un chemin…diversifié, on va dire"  lâche-t-elle en riant. Championne du monde de quad en 2014 et 2016, elle a changé de route, au nom du dépassement de soi.

C’est à Falaise, berceau de Guillaume le Conquérant, que la jeune normande  a fourbi ses armes, "vaillance et bravoure". La petite Emmanuelle a commencé par dompter les chevaux d’un moteur. Son "papa" lui a appris "à faire de la moto avant de lui apprendre à faire du vélo. J’ai commencé par les sports mécaniques, pour arriver en compétition, avant de prendre des fonctions fédérales. Pour que les femmes soient reconnues, j’ai d’ailleurs créé un Comité féminin au sein de la fédération française de moto en 2015".

Progresser : voilà ce qui la fait vibrer "J’aime beaucoup partir d’un niveau où je n’ai pas la compétence. Pour le plaisir de la progression".  Et pour réussir Emma Clair-Dumont expose sa méthode en 4 points : "un, se documenter pour apprendre, deux, trouver les fonds et le matériel et trois s’entourer des bonnes personnes qui  vous aideront à vous améliorer. Seulement après, arrive la préparation physique".

En août dernier, elle a bouclé le Coast to Coast : plus de 1000 km pour relier la Manche et la Méditerranée, entre Douvres et Marseille, un relai non-stop, avec ses 3 coéquipières, qu’elle a elle-même organisé : "J’aime être la tête et les jambes", 35 km de nage, 840 km de vélo et 140 km de course à pied. Un triathlon extrême et une première en équipe pour cette adepte des challenges solitaires.

Au sommet de la réussite

 "La réussite n’est qu’une question de programmation : endormissement, énergie, répétition de l’effort…il faut se programmer neurologiquement à se dépasser physiquement. Ce n’est pas toujours la même épreuve, mais c’est toujours une affaire de programmation mentale".

Ses méthodes, elle les applique dans sans sa vie professionnelle : coach en entreprise, elle adapte au monde du travail ses techniques de conditionnement à la réussite. "C’est ce que j’essaye d’apprendre aussi à mon fils Léo, âgé de 10 ans. Je lui explique : il faut te donner les moyens d’être moralement armé dans la vie pour atteindre tes objectifs".

Se hisser sur le toit du monde, sera son prochain défi, en avril 2022. Depuis qu’elle a fondé Nature Women Challenges, chacun de ses exploits est lié à une cause environnementale. Son Everest sera donc écoresponsable avec ramassage de déchets au programme. Pour rembourser sa dette à la planète et compenser son empreinte carbone, elle met de l’éthique dans ses exploits.

Depuis des mois, elle applique sa méthode : se renseigne sur l’acclimatation, la technicité du matériel pour lutter contre le froid, la médecine en altitude, enchaîne les stages et en janvier partira avec sa petite famille s’installer à Chamonix. Emma quittera la douceur de Cuges-les-Pins pour se préparer avec un guide de haute montagne au cramponnage ou à la course sur cascade de glace.

Quant à s’entourer, elle se rapprochera de Marion Chaygneaud-Dupuy guide de l’Himalaya qui s’est engagée via son projet Clean Everest à débarrasser le plus haut sommet du monde de ses détritus.

Emma n’en n’est pas à son coup d’essai. Sa première ascension remonte à 2009, où elle s’était attaquée au Kilimandjaro. Le 7 Summits Challenge, encore une autre folie, encore un autre défi qui consiste à réaliser l’ascension du plus haut sommet de chacun des 7 continents. Depuis elle en a trois à son actif, l’Everest sera le quatrième.

"J’appartiens au commun des mortels », confie Emma modestement, "mais j’aime l’idée d’être inspirante. Et de dire à tous ceux qui ne font pas partie d’une élite, qui ne sont ni riches ni connus, que l’on peut tous faire des choses extraordinaires".

 

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