L'incendie qui a ravagé lundi soir 300 hectares de bois sur quatre communes du pourtour de l'Etang de Berre n'a fait heureusement que six blessés légers, grâce à l'intervention efficace des secours. Les témoignages de reconnaissance sont nombreux.
"On a eu chaud ! Sans jeu de mots", raconte Cyril Catenne, un habitant du quartier Les Soirs, à Saint-Mitre-les-Remparts.
Lorsque les flammes ont approché la maison de ses parents où il demeure, hier après-midi, lui et sa famille ont très vite réagi.
"On a appelé les secours, les dashs sont vite arrivés. Et nous avons commencé à arroser le toit et les murs de la maison".
L'incendie gagne peu à peu du terrain. Et se rapproche de la maison de Cyril.
"Un policier est venu nous avertir que les flammes étaient juste de l'autre côté de la colline, sur l'autre flanc. Nous avons dû quitter les lieux."
Il fallait faire vite, n'emporter que le nécessaire, et faire des choix rapides et prioritaires.
"Pour ma famille et moi-même, le choix a été évident. Nous avons pensé en priorité à nos animaux, nous avons six chiens. Nous avons pris à toute vitesse nos papiers d'identité, et sommes partis à bord de nos véhicules. On a eu peur, mais le feu nous a épargnés."
Des amis de la commune les ont hébergés, pas pour longtemps. En fin d'après-midi, les habitants du quartier Les Soirs ont pu rejoindre leurs habitations.
"Les secours aériens ont sauvé nos maisons", poursuit le résident de Saint-Mitre. "Sans eux, notre quartier aurait été ravagé".
On a eu la chance de ne pas évacuer, car le vent n'a jamais tourné".
Non loin de là, les responsables du centre équestre LGV Jump de Saint-Mitre ont pris des décisions rapides à l'approche des flammes.
"Nous avons aidé notre voisine à évacuer son élevage de Camargue, déjà gagné par les flammes", explique une jeune femme d'une trentaine d'années. "Pour ma part, au niveau de mes écuries, j'ai sorti mes premiers chevaux du paddock pour les rapprocher le plus possible de la route au dessus. On a eu la chance de ne pas évacuer, car le vent n'a jamais tourné".
L'incendie qui a parcouru 800 hectares, ravageant sur son passage 300 hectares, n'a fait que huit blessés légers : six pompiers, et deux personnes incommodées par les fumées.
Les secours ont mobilisé 1300 hommes pour faire face à l'incendie, hâtisé par des rafales de 80 km/h.
[#MardiChiffré]
— Pompiers 13 (@Pompiers_13) August 25, 2020
9⃣2⃣0⃣
C'est le nombre de #Pompiers dont 8⃣ colonnes extra-départementales toujours engagés sur le feu de la @villeistres. pic.twitter.com/klZM6SwTrf
Le maire de Saint-Mitre-les-Remparts a passé une bonne partie de la matinée de ce mardi avec les pompiers. Il leur est reconnaissant d'avoir permis, par leur action, de protéger ses administrés et d'avoir limité les dégâts matériels. Une seule maison a brûlé, sur le parking de Saint-Blaise. Le couple de résidents a dû être hébergé chez des amis.
"Le gymnase prévu pour accueillir la nuit les personnes sinistrées n'a pas servi finalement. Nous l'avons fermé vers 21h30, tout le monde a pu rejoindre son domicile", raconte le maire Vincent Goyet.
Le massif du Castillon qui s'étend sur plusieurs communes, est le poumon vert de Saint-Mitre-les-Remparts. Les flammes se sont ruées dans la forêt.
"Le feu est allé très vite. Ce qui a été un peu une chance pour ce côté du massif situé sur notre commune. Il n'a brûlé que les sous-bois, et n'a pas atteint les cîmes des arbres".
Le site archéologique de Saint-Blaise, devenu un atout touristique pour Saint-Mitre avec ses 8000 visiteurs par an, a été "relativement épargné" selon le maire.
"Les vieilles pierres auraient pu être abîmées sous une chaleur plus intense. Les bâtiments, dont plusieurs chapelles médiévales, ont pu échapper au ravage des flammes", souligne Vincent Goyet.
Saint-Blaise est un site archéologique majeur de la Méditerranée occidentale, et figure au classement des Monuments historiques. Il s'agit d'un site majeur de la Méditerranée occidentale, qui conserve des traces remontant au néolithique.
Les pompiers sont toujours sur place pour traquer la moindre reprise des flammes, et ont entrepris les opérations de noyage, sur une bonne partie de la zone d'incendie.