Un détenu souffrant de troubles psychiatriques s'en est pris violemment à plusieurs surveillants de prison. L'un d'eux est défiguré. Le syndicat FO dénonce le manque de prise en compte des troubles psychiatriques en détention.
Mardi 3 mai, alors qu'il faisait l'ouverture quotidienne des cellules au centre de détention de Salon-de-Provence, un surveillant de prison a reçu, sans raison connue, plusieurs coups au visage de la part d'un détenu. L'agent, proche de la retraite et qui, selon le syndicat Force ouvrière, affichait un "état de service irréprochable", a eu la mâchoire fracturée, a perdu plusieurs dents et s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
60 jours d'ITT
Lorsque d'autres surveillants sont venus à son secours, ils ont eux aussi reçu des coups. Le détenu, auteur de ces agressions, a été placé en quartier disciplinaire. Quelques minutes plus tard, il accrochait un lien à sa fenêtre, dans le but de se suicider. Les surveillants de prison ont dû intervenir au prix, à nouveau, de plusieurs coups de la part du détenu.
L'agresseur a des antécédents d'enfermements dans des centres pour détenus difficiles : unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA), unité pour détenus violents (UDV) et condamnations pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Le problème des troubles psychiatriques en prison
A Salon-de-Provence, il est placé en centre de détention, où les détenus condamnés à des peines de plus de deux ans et qui présentent des perspectives de réinsertions sociales peuvent effectuer différentes activités (travail, activités culturelles et sportives, etc.)
"Nous sommes obligés de les recevoir les personnes souffrant de troubles psychiatriques dans les mêmes conditions que les autres, regrette Jessy Zagari, délégué régional du syndicat FO justice. Or les dernières agressions qui ont eu lieu au centre de détention de Salon-de-Provence, sont le fait de personnes avec de ces personnes malades."
Le syndicat dénonce la présence croissante de ce type de profils dans les prisons sans "aucun moyen à la disposition du personnel pour y faire face". Il déplore un manque de formation des surveillants sur l'accueil de ce type de profils et le manque d'adaptation des structures.
"Nous demandons des établissements spécifiques pour les détenus violents et les détenus terroristes", déclare Jessy Zagari.