Le printemps avait pris de l'avance dans les vergers des Bouches-du-Rhône. En début de semaine, 72 h passés à moins 8 degrés ont fait de gros dégâts sur les futures récoltes. Le département a immédiatement débloqué une enveloppe de 200 000 euros pour aider les arboriculteurs victimes de ce gel.
Nous les avions rencontré la semaine dernière, les arboriculteurs des Bouches-du Rhône nous confiaient leurs inquiétudes concernant le froid annoncé par Météo France. Les arbres étaient déjà en fleurs ce qui veut dire qu'un coup de gel serait fatal pour la floraison et le reste de la récolte. Car en effet, cette année la floraison avait trois semaines d'avance sur les saisons précédentes, d'où un risque accrue lié aux aléas climatiques.
Froid polaire
Dès Lundi, le thermomètre a affiché des températures en dessous de zéro, amplifiées par un vent glacial , les -12 degrés on été atteints par endroits.Les arboriculteurs ont l'habitude de gérer le froid l'hiver dans cette région, ils utilisent trois méthodes principalement pour sauvegarder les jeunes floraisons quand elles ont de l'avance comme cette année.
Trois techniques possibles pour éviter le pire:
- Il y a la méthode de l'aspersion, qui consiste à pulvériser de l'eau qui forme une couche de gel protectrice autour des fleurs et des fruits.
- La méthode de la bougie consiste a disposer au pieds des arbres des bougies pour réchauffer l'air et empêcher une trop grosse chute des températures, en général le gain de degré est de 2 à 3 pas plus.
- Les éoliennes : De petites éoliennes de 11 mètres de haut, alimentées par un petit moteur brassent l'air. L’air un peu plus chaud situé à 11 mètres de haut vient « réchauffer » les arbres. Cette technique est aussi souvent utilisée par les vignerons.
Sauf qu'un froid aussi saisissant n'est pas habituel. Le gel a été corriace car il a duré 72 longues heures.
De fortes craintes et des dégâts visibles
Les arboriculteurs sont pessimistes quand aux fruits de leur récolte, ils pourront quantifier l'étendue des dégâts au fur et à mesure du développement ou non de leur production. Ils le savent déjà, ces 72 heures ont fait du mal, beaucoup de mal. Dans les vergers de Valérie Martel, à Tarascon par exemple, les abricots précoces sont sévèrement touchés et rien ne devrait survivre à ce gel. Un manque à gagner énorme, qui ne pourra pas être compensé cette année.
Par ailleurs, le département n'a pas attendu les déclarations de dégâts des arboriculteurs qui devraient avoir lieu dans les mois prochains pour leur apporter une aide financière.
Dès ce jeudi, Martine Vassal, Présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône a débloqué une enveloppe de 200 000 euros dans un premier temps et se dit prête à pourquoi pas étudier la possibilité d'une aide supplémentaire pour apporter son soutien aux arboriculteurs. Cette aide sera versée à la chambre d'agriculture qui se chargera de répartir cette indemnisation entre les différents producteurs victimes de ce gel.
Le département des Bouche-du-Rhône est le premier producteur de fruits et légumes de France, d'où cette nécessité d'agir vite et de les soutenir financièrement.
De leur côté, les maires des communes touchées par cet épisode de grand froid ont constitué des dossiers de "calamités agricoles" qui devront être étudier par la Direction départementale des territoires et de la mer.(DDTM)
Réactivité du Département apprécié
Les arboriculteurs ont été surpris par la rapidité et la réactivité du département, comme nous l'a expliqué Valérie Martel, exploitante à Tarascon: " C'est une agréable surprise que des fonds aient été débloqués aussi rapidement . On ne s'y attendait pas et le fait qu'ils soient venus en personne hier dans nos vergers montre qu'ils se préoccupent véritablement de notre avenir et de nos conditions de travail. "
Les craintes ne sont pas terminées, car avant la fin de la période de gelées située fin avril: il reste encore deux bons mois d'angoisse aux arboriculteurs.