Le Tribunal de Grande Instance a rejeté la requête d'une association animaliste de Nice "Les gamelles du coeur" qui voulait faire annuler deux novilladas organisées aux arènes municipales de Tarascon ce dimanche 8 juillet à l'occasion de la 4e feria de la Jouvènço.
Y a-t-il une tradition taurine à Tarascon ? C’est la question que devait trancher le tribunal de Grande Instance.
Tradition locale contestée
L’association niçoise "Les Gamelles du cœur" avait en effet demandé à la justice d’annuler les novilladas du 8 juillet, sous prétexte qu’à Tarascon "il n'y aurait pas de tradition locale ininterrompue de "courses de taureaux", condition sine qua non imposée par le législateur à l'article 521-1 du code pénal", indique le maire Lucien Limousin dans un communiqué.
Le Tribunal a donné raison à la commune qui a fait valoir notamment que
Le Tribunal a retenu cette argumentation en jugeant "qu'une tradition ininterrompue de courses de taureaux peut être invoquée à Tarascon" et qu'en conséquence "la Commune peut licitement organiser des courses de taureaux le 8 juillet 2018 et à toutes autres dates".la tradition tauromachique persiste encore aujourd'hui ; en effet, 13 villes dans un rayon de 60 kms autour de Tarascon organisent des corridas et des novilladas.
Tradition en Camargue
Dans son jugement, le tribunal précise aussi que
"l'ensemble de ces villes (dont Tarascon) ou villages est lié par une unité géographique, la Camargue, et culturelle quant aux coutumes de férias, fêtes votives et autres manifestations rassemblant la population locale autour de courses de taureaux camarguaises mais aussi espagnoles avec mise à mort des bêtes. Ainsi, les novilladas prévues dimanche 8 juillet 2018 à Tarascon se situent dans la droite ligne de la tradition locale et ne constituent pas de trouble manifestement illicite ou un dommage imminent mais peuvent au contraire bénéficier de l'immunité prévue à l'article 521-1 du code pénal."
L'association a été condamnée à rembourser les frais d'avocat. Le maire de Tarascon souligne pour sa part que c’est le 4e jugement allant dans ce sens après les décisions du TGI de Tarascon le 5 juin 1990, de la cour d’Appel d’Aix-en-Provence du 9 mars 1993 et de la cour de cassation du 8 juin 1994.