Trois hommes comparaissent depuis lundi devant la cour d'Assises d'Aix-en-Provence pour tentative de meurtre sur personnes dépositaire de l'autorité publique. Deux d'entre eux sont accusés d'avoir participé à l'évasion d'un détenu, à Tarascon en janvier 2019.
Ce lundi 16 janvier, c'était le premier jour d'audience d'un procès très attendu dans l'administration pénitentiaire. Trois hommes comparaissaient dans le box de la cour d'Assises d'Aix-en-Provence.
Ils comparaissent pour tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique. Deux d'entre eux sont accusés d'avoir aidé le troisième, Lofty Boussouak, à s'évader, le 19 janvier 2019.
Une dizaine de coups de feu avaient été tirés en direction de la voiture des surveillants pénitentiaires, qui convoyaient le détenu jusqu'au tribunal de Tarascon, où il devait être entendu par un juge.
Lofty Boussouak, un Nîmois de 27 ans, était alors incarcéré à la prison de Bézier, dans l'Hérault. Multirécidiviste, avec 14 condamnations pour vol et trafic de stupéfiants, "assume complètement" l'évasion souligne Luc Abratkiewicz, son avocat. Il n'avait pas de statut de détenu particulièrement surveillé.
"C'est une évasion stupide, mais à aucun moment il n'a été question de tuer quelqu'un", ajoute l'avocat, "il fallait impressionner, menacer, être crédible".
Six mois plus tard, Lofty Boussouak et les deux malfaiteurs avaient été retrouvés par les enquêteurs, dans une maison du Gard.
Trois surveillants pénitentiaires choqués
Ce n'est pas le sentiment des trois agents de l'administration pénitentiaire, qui ce jour-là, ne s'attendaient pas à essuyer une dizaine de coups de feu.
Au moment de l'attaque, l'un des surveillants, sorti de la voiture pour sonner au portail du tribunal, reçoit un coup de crosse sur la tête. Les deux collègues, conformément au protocole, démarrent le véhicule pour éviter l'évasion.
Le commando lourdement armé, ouvre le feu. Une balle traverse l'appui-tête du conducteur, fort heureusement baissé.
L'avocate des parties civiles, Sarah Hounot, souligne la violence de l'attaque, et le traumatisme de ses clients : "dans l'exercice de leur profession, il y a un avant et un après. Ils ont repris leur activité, pour certains avec un aménagement de poste. Mais il y a une angoisse qui reste prédominante".
Alors que les deux autres prévenus n'ont pas reconnu les faits, les surveillants eux, cherchent des réponses. "Ils souhaitent que leur qualité de victime soit reconnue dans ce procès", ajoute l'avocate.
Les trois accusés encourent la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.