Vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour Lofty Boussouak, membre du "gang des pirates des autoroutes", 22 et 18 ans pour ses complices : le procès, à Aix, de la spectaculaire évasion du 28 janvier 2019 devant le tribunal de Tarascon s'est soldé par de sévères peines.
Ce lundi matin là, Lofty Boussouak avait été extrait de sa cellule à Béziers (Hérault) pour le palais de justice de Tarascon (Bouches-du-Rhône) où une juge d'instruction voulait l'entendre. Objectif : l'interroger sur sa participation au "gang des pirates", des malfaiteurs qui braquaient et rançonnaient des propriétaires de voitures de luxe sur les aires des autoroutes A7 et A9.
Mais ce Nîmois, aujourd'hui âgé de 31 ans, n'allait jamais arriver dans le bureau de la juge. A 8 h 30, à son arrivée devant le tribunal, la fourgonnette était attaquée par deux hommes vêtus de noir ou en tenue de camouflage, armés d'une arme de poing et d'un fusil d'assaut.
Après l'attaque, qui a duré quelques secondes à peine, un étui de calibre 9 mm et neuf étuis de calibre 5,56 étaient retrouvés par les enquêteurs. Et cinq impacts de balles étaient relevés sur le véhicule des trois fonctionnaires de l'administration pénitentiaire, dont un sur le pare-brise avant côté conducteur, à hauteur de visage. Cette balle avait traversé l'appui-tête du chauffeur alors que celui-ci, baissé,
avait tenté de redémarrer.
Le prisonnier et ses deux complices avaient, eux, pris la fuite à bord d'un véhicule
volé.
Un projet d'évasion "mûri"
Si Lofty Boussouak a expliqué avoir mûri ce projet après avoir appris que sa famille était menacée pour une dette de 200 000 euros en lien avec un vol de stupéfiants, ses deux complices, Youness et Mounsif El Asri, deux cousins de 29 et 25 ans, ont toujours nié les faits.
Mais ces explications n'ont pas convaincu la cour d'assises d'Aix-en-Provence. Poursuivi pour évasion avec armes et complicité de tentative de meurtre de personnes dépositaires de l'autorité publique, Lofty Boussouak a écopé de 25 ans de réclusion criminelle. Quant à Youness et Mounsif El Asri, ils ont respectivement été condamnés à 22 et 18 ans pour tentatives de meurtre de personnes dépositaires de l'autorité publique et complicité d'évasion avec armes, notamment.
Très marqués par ces événements, les trois fonctionnaires, dont une femme, souffrent toujours de stress post-traumatique. Ils ont cessé les extractions et sont retournés à un travail de surveillant classique.
La cavale de Lofty Boussouak n'aura duré que six mois. Il était finalement arrêté dans un hameau isolé du Gard avec ses deux complices.
Avec AFP.