Le préfet des Bouches-du-Rhône a décidé de renforcer le suivi des rejets liquides et solides de l'usine Altéo de Gardanne, responsable des "boues rouges" déversées depuis 50 ans au coeur de l'actuel Parc national des calanques.
Un suivi renforcé va être mis en place pour surveiller les rejets liquides et solides de l'usine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), qui a déversé pendant 50 ans des "boues rouges" toxiques au coeur de l'actuel Parc national des
calanques.
Deux sous-commissiones supplémentaires
"Le préfet des Bouches-du-Rhône a souhaité faire évoluer le dispositif de suivi de l'exploitation des installations de l'usine Alteo", a fait savoir la préfecture dans un communiqué annonçant la mise en place de deux sous-commissions en plus de la commission de suivi de site (CSS).Ces deux sous-commissions seront "dédiées à chaque site", précise le communiqué: l'une surveillera les rejets en mer et l'autre les rejets solides issus du traitement des effluents et entreposés sur le site de Mange-Garri, dans la commune de Bouc-Bel-Air.
L'accord de Nicolas Hulot
Ces sous-commissions doivent permettre "d'approfondir l'ensemble des questions"."Par ailleurs, le préfet a demandé - avec l'accord de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, au président de la Commission Nationale du Débat Public qu'un garant délégué par celle-ci assiste désormais aux réunions de la CSS afin de répondre aux inquiétudes des associations sur son fonctionnement", ajoute le communiqué.
De nombreux recours
Alteo, qui produit de l'alumine, a obtenu fin décembre 2015 une nouvelle autorisation d'exploitation et un délai de six ans pour mettre ses rejets liquides aux normes.Depuis cette date, l'usine a modifié ses procédés, gardant à terre les boues solides.
Plusieurs associations écologistes ont saisi le tribunal administratif de Marseille pour contester ce délai de dérogation.
Un deuxième arrêté préfectoral a été publié le 21 juin 2016 pour fixer les règles de stockage des déchets, donnant à Altéo l'obligation d'adopter un plan pour "limiter au maximum les surfaces en cours d'exploitation, les infiltrations d'eau dans le massif de résidus et les envols de poussière".
Selon Altéo, qui emploie 400 personnes à Gardanne, le flux liquide de métaux rejeté dans les calanques a été réduit de plus de 99%. Mais les opposants continuent de les considérer comme polluants.