La LPO va déposer une nouvelle plainte contre la France ce mardi devant la Commission européenne à l'occasion du 40e anniversaire de la "directive oiseaux". Elle vise notamment la chasse à la glu pratiquée dans cinq départements de Paca.
La Ligue de Protection des Oiseaux profite de la date anniversaire de la directive européenne sur la protection des oiseaux sauvages pour rappeler les manquements de la France dans ce domaine, notamment en autorisant toujours la chasse à la glu dans le sud de la France.
Depuis plusieurs années, la LPO se bat pour faire interdire cette pratique. Elle a déjà saisi la commission européenne à ce sujet.
"Le Conseil d’État nie le caractère cruel et non sélectif de la chasse à la glu qui reste autorisée dans 5 départements français. La LPO poursuit son action et porte plainte auprès de la Commission européenne" a tweeté l'association:
La chasse à la glu, qui consiste à capturer des oiseaux principalement les grives et les merles avec de la glu sur des baguettes ou des branches d'arbres est autorisée dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse.?Le Conseil d’État nie le caractère cruel et non sélectif de la #chasse à la glu qui reste autorisée dans 5 départements français. La LPO poursuit son action et
— LPO France (@LPOFrance) 3 janvier 2019
porte plainte auprès de la Commission européenne ➡️https://t.co/EDbRstrLXO pic.twitter.com/TzFyXjW1NG
Une chasse "cruelle"
Les chasseurs utilisent des "gluaux" pour la capture "sélective" des grives et des merles noirs "en petites quantités". Une directive européenne interdit ces méthodes depuis 2009, mais la France continue d'accorder des dérogations quand "il n'existe pas d'autre méthode satisfaisante".La "directive oiseaux" du 2 avril 1979, modifiée en novembre 2009, est l'une des plus anciennes législations européennes en matière de protection de l'environnement.
"Les oiseaux se débattent, et plus ils se débattent plus ils s'encollent le plumage", explique le directeur général de la LPO Yves Verilhac. Les oiseaux sont ensuite décollés, gardés vivants avant d'être ultérieurement placés dans des cages afin d'attirer en chantant leurs congénères alors tirés au fusil.
L'association 30 Millions d'amis avait elle aussi condamné la décision du conseil d'Etat : "La cruauté envers les oiseaux va continuer avec l’aval de la plus haute instance administrative. Une décision consternante alors que les effectifs ne cessent de chuter dans nos campagnes".
La cruauté envers les #oiseaux va continuer avec l’aval de la plus haute instance administrative. Une décision consternante alors que les effectifs ne cessent de chuter dans nos campagnes... https://t.co/iaVigyXH6Z
— 30 Millions d'Amis (@30millionsdamis) 3 janvier 2019
Une chasse pas si sélective
La LPO estime que plusieurs dizaines de milliers de petits oiseaux appartenant à des espèces protégées sont ainsi pris au piège, comme les mésanges, les rouges-gorges, voire certains rapaces.De son côté, l'association nationale de défense des chasses traditionnelles à la grive salue la décision du Conseil d'Etat. Sur son site internet, on peut y voir une vidéo présentant la capture d'une grive avec cette méthode :