Le 1er novembre, suite aux polémiques, Jean Castex a annoncé des mesures pour rétablir l’équité entre petits commerçants et grandes surfaces. Depuis ce mardi 3 novembre, les rayons "non essentiels" sont fermés. Mais le combat pour sauver le commerce local continu : les communes se mobilisent.
Résigner à fermer de nouveau, les commerçants peuvent néanmoins compter sur des initiatives locales pour tenter de survivre et faire perdurer l'économie de proximité.
Dans la ville du Cannet dans les Alpes-Maritimes, après la mobilisation de certains habitants en mai et en collaboration avec la mairie, un site d' e-commerce 100% local a vu le jour depuis mi-septembre.
Corrine Pesce, est la tête de la librairie "La Cocothèque" depuis 2016. Elle salue avec enthousiasme ce nouveau projet de commerce en ligne, qui tombe à pic avec ce reconfinement :
La libraire installée rue Saint-Sauveur, habite dans ce quartier à l'ambiance chaleureuse du Cannet depuis quatorze ans.Je trouve que c’est une belle initiative locale pour fédérer les commerçants de la commune. C’est notre force d’être liés tous ensemble par rapport à la grande distribution.
Pour elle comme pour beaucoup, préserver les commerces de proximité: c'est une nécessité.
Via le site, il est donc possible de passer commande et d'aller chercher son article en magasin via le "click and collect" ou alors de payer un service de livraison.La première vague en mars a été un choc, il a fallu s’arrêter. Beaucoup d'habitants n'ont pas supporté de voir les rideaux des boutiques baissées, la plateforme en ligne permet de garder un lien avec eux.
L'entreprise cannettane Sellmedia a elle créé la plateforme numérique, celle-ci a vocation à rester après la crise.
La mairie s'est également engagée à payer l'abonnement des commerçants à la plateforme durant un an. Pour le moment, une cinquantaine d'entreprises ont été séduites par le concept.
Beaulieu-sur-mer, même combat
La commune tente de venir en aide à ses "petits commerces". Elle a donc mis en place un annuaire qui répertorie l'ensemble des magasins avec les contacts nécessaires pour effectuer ses commandes.En livraison ou à emporter, les commerçants de #BeaulieuSurMer s'organisent en #ClickAndCollect ! https://t.co/h6fBrVUiVk
— Beaulieu-sur-Mer (@Beaulieu06310) November 3, 2020
A la Colle-sur-Loup, l'office du tourisme s'était déjà mobilisé lors du premier confinement avec la création d'une plateforme de vente en ligne.
Avec cette deuxième vague, l'initiative continue de se développer. Artisans, restaurateurs, professionnels de bien-être ou même producteurs, ils sont une centaine à proposer leurs services sur ce site internet. S'il y a 5 mois, le projet a connu des réticences, aujourd'hui de plus en plus de commerçants envisagent cet outils numérique comme un moyen de survie.
A Mougins (06) : Une habitante a créé un site internet AhMaZone lors du premier confinement. La plateforme permet de mettre en relation les clients et les commerçants. On retrouve donc les boutiques et les services proposés avec leurs coodonnées. La nouveauté de ce deuxième confinement : créer une véritable vitrine pour les commerçants et leur permettre de continuer leur activité en « click & collect ».
A Cannes, Antibes et Nice les maires ont aussi fait savoir leur soutien aux commerces de proximité via la mise en place d'outils numériques ou d'aides financières.
hristian Estrosi, le maire de Nice, a notamment annoncé qu'il y aurait des exonérations supplémentaires concernant : les loyers pour les commerçants locataires du patrimoine de la Ville de Nice et de la métropole, les droits de terrasse pour le trimestre en cours, la taxe sur les enseignes ou la mise à disposition du site nice e-shopping.fr.
A Saint-Raphaël, d'autres mesures complémentaires ont été adoptées, ce sont des chèques-cadeaux qui font leur apparition pour soutenir l'économie locale. Des chéques-cadeaux qui pourront être utilisés pendant les fêtes dans les commerces de proximité.
Contrer les géants de l'e-commerce
Pour contrer les Amazon et grands "GAFA" et la brutalité des fermetures consécutives, les petits commerçants continuent d'opérer leur mue numérique.Durant le premier confinement, l'e-commerce avait connu un essor bien moindre en France que chez ses voisins européens. Avec la pandémie, le gouvernement s'est emparé de cette problématique et compte y consacrer un fonds de 100 millions d’euros, avec des effets attendus sur le moyen ou le long terme.
Durant le confinement le chiffre d’affaires généré par ces ventes en ligne ne sera pas pris en compte dans le calcul de l’aide au titre du fonds de solidarité.Les commerces de proximité sont essentiels. Je veux les aider pas simplement financièrement mais aussi les aider à franchir une nouvelle étape en digitalisant leur boutique. La France doit rattraper son retard sur la numérisation des commerces français. pic.twitter.com/IGH2MvvPL4
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) November 2, 2020
Pour rappel, un commerçant fermé administrativement peut recevoir une indemnisation mensuelle du fonds de solidarité allant jusqu’à 10 000 €.