Testé positif au Covid-19, le Prince Albert II de Monaco va mieux et vient de terminer sa période de confinement. Avant de rejoindre sa famille au domaine de Rocagel, il nous a accordé une interview pour évoquer les différents aspects de cette crise à la fois sanitaire, économique et sociale.
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Alors que le pic de l'épidémie de coronavirus est attendu dans les prochains jours, le Prince Albert II de Monaco assure que la Principauté se tient prête à réagir et à venir en aide au CHU de Nice si le nombre d'hospitalisations est trop important.
Le chef de l'Etat monégasque s'est aussi exprimé sur l'impact économique de cette crise à Monaco et les licenciements de plusieurs salariés au moyen de l'article 6.
- Bonjour Monseigneur, vous sortez de votre période de confinement. Tout d'abord, comment allez-vous ?
Ca va. J'ai encore un peu de toux, mais tous les autres voyant sont au vert. Je suis heureux d'avoir eu le feu vert des médecins pour rejoindre ma famille !
- Si ce n'est pas indiscret, comment s'est passé le traitement ? Est-ce que vous avez utilisé de la chloroquine ?
Non, je n'ai pas eu besoin d'utiliser ce traitement. Il y a eu, bien sûr, une surveillance journalière et les moyens traditionnels : du paracétamol, des antibiotiques et beaucoup de vitamine C. J'ai bu beaucoup d'eau, de thé et de liquides en général.
La chloroquine, "une des solutions"
- Que pensez-vous de ce traitement ?
Il est proposé au Centre Hospitalier Princesse Grace. Il faut qu'il soit encadré, sous surveillance médicale. C'est une solution ; il y a d'autres médicaments et d'autres traitements qui sont testés en ce moment. Je pense qu'on y verra un peu plus clair dans quelques temps. C'est une des solutions face à ce virus.
- Il y a eu un premier décès dû au coronavirus ce week-end au CHPG (Centre hospitalier Princesse Grâce). Quel est l'état de l'épidémie au sein du pays ? Est-ce que la Principauté est armée pour faire face au pic de l'épidémie attendu dans les prochains jours ?
Je crois que nous sommes tout à fait prêts et que le CHPG est prêt à faire face à une augmentation du nombre de cas plus graves. Il y a une
cinquantaine de cas actuellement en Principauté ; la plupart sont à domicile et n'ont donc pas de symptômes graves ou alarmants. Il y a vraiment très peu de cas en réanimation. Les équipes du CHPG sont prêtes à une augmentation du nombre de cas et à faire face aux urgences.
La collaboration avec le CHU de Nice "existe déjà"
- Si les hospitalisations venaient à s'accroître dans les prochains jours, est-ce qu'une collaboration entre la Principauté et la France (par exemple entre le CHPG et le CHU de Nice) est envisagée ?
Cette collaboration existe déjà, elle s'est déjà manifestée par le fait que le CHU a accueilli plusieurs cas de personnes de la Principauté ou des communes limitrophes. Il n'y a pas de raison de ne pas poursuivre ce partenariat.
- Donc également dans le sens inverse si le CHU de Nice venait à être saturé ?
Nous avons des plans au CHPG et dans les autres établissements sanitaires de la Principauté. Nous avons planifié cela s'il devait y avoir plus de cas.
Impact économique de la crise : "plusieurs centaines de millions d'euros"
- Cette crise sanitaire est aussi économique. Plusieurs événements qui ont été annulés en Principauté, des événements sources de rentrées d'argent. Je ne sais pas s'il existe déjà un premier chiffrage de l'impact économique de la crise ?
Il n'y a pas de chiffrage très précis. Bien sûr, ça va se situer sur plusieurs centaines de millions quand on fera le compte. Nous sommes en train d'évaluer cela et le gouvernement a déjà pu apporter quelques réponses sur différentes aides aux commerces, à l'industrie... pour les aider à surmonter cette crise.
- Financièrement, Monaco pourra résister à cette mise à l'arrêt ?
Nous sommes, comme beaucoup d'autres pays, face à une crise inédite. Il va falloir s'adapter, mettre des mécanismes en place pour devoir faire face. Mais nous devons faire face. Et nous allons trouver les réponses adaptées pour surmonter cette crise, tant sur un point de vue sanitaire, que sur un point de vue économique.
"Outré" par les licenciements Article 6
- Je voulais aborder un volet social. Avant le début du confinement, il y a eu plusieurs salariés d'une même entreprise qui ont été licenciés avec l'Article 6. Quelle est votre réaction par rapport à cela ?
J'ai été outré par cela. Je pense que tout le monde l'a été. Il faut que les chefs d'entreprise fassent face à leurs responsabilités et que, en ces temps de crise, il ne soit pas envisageable de mettre cet article en marche. Il faut trouver des moyens plus justes, plus humains et plus adaptés pour trouver les meilleures solutions pour ces salariés.
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- Vous souhaitez que cet article soit modifié ?
En tout cas, il ne faut pas que l'article soit appliqué dans des temps de crise comme celle-ci.
- Un dernier mot : souhaitez-vous adresser un message particulier aux Monégasques et aux frontaliers ?
C'est un message simple : aidez-nous, aidez les soignants, aidez les autres personnes proches de vous, restez chez vous.
52 cas en principauté
Ce 31 mars, trois nouveaux cas se sont révélés positifs à Monaco.
Ce qui porte à 52 le nombre de personnes touchées par le coronavirus dont deux patients qui sont aujourd’hui guéris.
11 personnes sont hospitalisées. Deux d’entre-elles sont en réanimation.
Conformément au principe retenu en Principauté de Monaco par les autorités sanitaires, seuls les patients fortement symptomatiques au Covid-19 sont hospitalisés.
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