Coronavirus : pénurie de masques, des professions quand même mobilisées et en première ligne

Les chauffeurs de taxi ou les employés des pompes funèbres sont mobilisés au quotidien en pleine pandémie de Covid-19. Outre le personnel médical, d'autres professions sont impactées par les pénuries de masques notamment.

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Chaque jour, Farid* fait monter près d'une dizaine de personnes dans son taxi. Comme ses confrères, ce chauffeur marseillais est mobilisé pour transporter les malades ou les personnels soignants.

Après chaque client, la même routine, Farid désinfecte l'arrière de son taxi. Mais lui ne porte aucun masque, les protections dont il dispose (gel, gants...) ne lui ont pas été fournis.

Sans aide de l'Etat et en pleine pandémie de Coronavirus, les taxis marseillais continuent de travailler.

"On attend que le décret permette qu'on s'équipe. On nous demande d'être mobilisé mais les éléments de protection sont insuffisants", indique Rachid Boudjema,président de l'union nationale des taxis.

Manque de housses hermétiques pour les pompes funèbres

Responsable d'une agence de pompes funèbres, Dominique Roselli et ses employés sont également en première ligne face au Covid-19.

"Normalement grâce à la plateforme, nous pouvons commander des masques, des housses hermétiques mais là tout est en rupture de stock", explique Dominique Roselli.

En manque de protection, lui et ses confrères s'adaptent. Son agence assure avec les familles entre 20 et 25 décès par mois.

"On gratte des masques à droite et à gauche, mais ce n'est plus tenable. On doit assurer de A à Z, les familles comptent sur nous. Si on laisse tomber les gens, ils feront comment", rapporte Dominique Roselli.

Les responsables de sa profession ont même dernièrement écrit au président de la République pour leur faire part de la situation.

"Protégez nos équipes et nos familles en nous inscrivant sur la liste prioritaire aux équipements, en quantité et en qualité suffisante", souligne-t-il dans la lettre.

La pénurie de masque, la RTM s'adapte

Outre les personnels soignants comme les infirmières libérales, qui poursuivent leur tournée malgré le manque de matériel, les caissiers, postiers et conducteurs de bus sont touchés par la pénurie de masque. 

Par mesure de précaution et pour préserver les chauffeurs de bus, les clients de la RTM doivent monter à l'arrière. Des barrières ont été mises pour éviter que les usagers n'aillent à proximité du chauffeur. Malgré l'absence de masque,  les conducteurs sont bien protégés selon les syndicats.

"Les masques sont réquisitionnés par le gouvernement alors on s'adapte. Des sociétés de nettoyage passent au dépôt à chaque retour de bus pour désinfecter et les contacts avec les clients sont désormais proscrits", déclare Bernard Gargiolo, secrétaire général CGT RTM.

Des services de propreté mal protégés

Les éboueurs ou les salariés de services de propreté de grand groupe comme Véolia s'inquiètent également de leurs conditions de travail.

En pleine crise sanitaire, leur matériel de protection n'est pas adéquat.

"On sait qu'on est un service essentiel à la nation mais que prévoit-on pour nous?  On est dans des cabines serrées, sans gel hydroalcolique, rien n'est respecté. Pouvons-nous exercer un droit de retrait ?", s'alarme Eric, salarié d'une entreprise de propreté en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Désormais, chacune des professions attend impatiemment le prochain décret sur le sujet pour savoir si les "probables masques arrivés en renfort de Chine leur seront destinés".


*Les prénoms ont été changés
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