Coronavirus à Gap: "Il me reste deux masques, demain midi, j'en ai plus", les infirmières libérales en première ligne

Dans les Hautes-Alpes, à Gap, les infirmières libérales se préparent à visiter les premiers malades du coronavirus Covid-19. Elles vont accomplir leur devoir, mais s'inquiètent du manque de matériel. En attendant, elles poursuivent leurs tournées et rassurent les patients. 

 

Ce mardi matin, Marina Bucci a débuté sa tournée à 6h, comme presque chaque jour. Âgée d'une trentaine d'années, cette infirmière libérale est installée à Gap depuis trois ans. Avant, elle travaillait à l'hôpital, à Marseille.

Elle visite en moyenne 15 malades dans la journée, dont certains, deux fois par jour.

Parmi les malades, Georgette, 84 ans, s'est cassée le bras en tombant dans son jardin. Elle ne voit personne de la journée.

Son seul contact avec le reste du monde, c'est une télévision impressionnante qui diffuse en boucle l'évolution de l'épidémie du coronavirus. Elle ne comprend pas vraiment tout, mais suffisamment pour être inquiète.

Lorsque Marina franchit la porte de sa maison avec son masque sur le visage, sa vision du monde devient d'un seul coup une réalité. Mais ça va, c'est l'infirmière.

"C'est important qu'elle soit là", indique Georgette. "On est rassuré. On prend ça (l'épidémie du coronavirus) du bon côté".

"Dans mes visites, j'ai beaucoup de personnes âgées qui sont seules et très angoissées par la situation, il faut prendre le temps de parler, de les rassurer", explique Marina Bucci.

Elle ajoute que deux de ces malades ne reçoivent plus la visite de l'auxiliaire de vie, restée confinée chez elle. Marina est devenue le seul lien social.

D'autres malades, au contraire, on demandait à l'infirmière de ne plus venir au domicile, de peur qu'elle amène avec elle, le coronavirus. 

Pas de masque pour se protéger

L'épidémie de coronavirus va arriver à Gap, Marina en est sûre. "Les autorités sanitaires nous ont appelées pour savoir si on était d'accord pour prendre en charge les patients atteints du coronavirus", raconte l'infirmière.

Professionnellement, elle est prête, mais le problème, c'est "comment on va soigner tous les patients sans matériel".

"Il ne me reste deux masques, sachant que je ne peux les garder que quatre heures, demain midi, j'en ai plus", explique la jeune femme.

"Comment je fais ? Les patients ne vont pas comprendre, d'autant que c'est pour les protéger eux", insiste-t-elle.

Marina espère que les pharmacies vont être rapidement ravitaillées. En attendant, elle a aussi contacté plusieurs municipalités pour récupérer des gels et des masques qui n'auraient pas été utilisés lors des élections municipales.

Elle veut avant tout continuer ses tournées, mais sans risque pour sa santé, ni celle de ses patients.
 
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