Le triple tenant de la Coupe d'Europe Toulon est condamné à l'emporter dimanche à domicile (16h15) face aux Irlandais du Leinster sous peine d'être quasiment éliminé de la compétition dès la 3e journée, ce qui constituerait un accident industriel.
Un seul match joué et le RCT est au bord du gouffre: le report (au 10 janvier) de son premier match contre Bath en raison des attentats de Paris puis sa cuisante défaite lors de la dernière journée chez les Wasps (6-32) l'a en effet relégué
à neuf longueurs des Anglais.
Un gouffre dans une poule aussi serrée, dite "de la mort", où sont réunis quatre anciens vainqueurs de la Coupe d'Europe ayant tous atteint la phase finale la saison dernière.
Autant dire qu'un des trois meilleurs deuxièmes qualifiés pour les quarts de finale ne devrait pas en sortir. Toulon est donc dans l'obligation de finir premier pour entretenir ses rêves d'un incroyable quadruplé.
Si on veut finir premier en Coupe d'Europe, il faut l'emporter cinq fois. Pour nous, désormais, ça veut dire tout gagner. Pour être meilleur deuxième, ce sera compliqué dans notre poule. Il n'y a pas de calcul, il faut gagner ces cinq finales
pour avoir notre destin en main
affirme ainsi le manager varois Bernard Laporte.
Cette mission périlleuse s'annonce plus abordable qu'au soir de la déroute chez les Wasps, le 22 novembre. Depuis, le RCT a fait taire -- au moins provisoirement -- les critiques évoquant un groupe ne manifestant plus la même rage de vaincre que les années précédentes et orphelin de ses grognards du pack, partis à la retraite (Hayman, Ali Williams et Botha).
Stars et agressivité
Clermont, balayé (35-9) sur son terrain une semaine après la gifle reçue chez les Wasps, a fait les frais du sentiment de revanche des Toulonnais qui ont retrouvé agressivité en défense et justesse en attaque.Soit tout ce qui leur avait manqué en Angleterre où il y avait eu "beaucoup de plaquages manqués", d'après Bryan Habana.
On n'a pas été bon en attaque également, en jouant trop au pied
a résumé l'ailier sud-africain.
Autre explication du regain de forme du RCT, la présence désormais de toutes ses stars, dont Ma'a Nonu, titularisé dimanche pour la deuxième fois de suite depuis son arrivée.
Avec le All Black, Toulon doit donc confirmer cette embellie sur la scène européenne face à un grand malade: le Leinster, roi d'Europe (titré en 2009, 2011 et 2012) avant la mainmise toulonnaise, est en effet quasiment éliminé avec deux défaites déjà au compteur malgré le retour à l'intersaison de son prodige Jonathan Sexton après deux saisons ratées en France, au Racing 92.
Un Sexton qui se présentera donc à Mayol sans doute revanchard, comme l'ensemble de la province de Dublin, battu en demi-finales la saison dernière par Toulon.
"Ce sera très physique. Il faudra répondre présent dans l'agressivité, pas comme lors du match face aux Wasps", a prévenu le pilier anglais de Toulon, Matt Stevens.
Au risque sinon de vivre une élimination plus précoce et beaucoup plus infamante que le Leinster au printemps dernier.