A la suite du drame de la Germanwings qui a coûté la vie à 150 personnes, l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a proposé de nouvelles mesures de sécurité. Certaines d'entres elles ont été rejetées par le syndicat représentant les pilotes de la Lufthansa.
Empêcher qu’un nouveau drame ne se produise, telle est l’ambition de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA). Elle a publié un rapport listant plusieurs recommandations en juillet.En mars dernier, l’un des pilotes de la Germanwings (Lufthansa) à bord d’un A320 a provoqué la mort de 150 personnes volontairement en s’écrasant dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le jeune pilote Andreas Lubitz souffrait de troubles psychologiques et n’aurait pas dû être autorisé à voler.
L'ambition de l'AESA : renforcer la sécurité à bord
L’AESA a proposé un certain nombre de recommandations afin d’améliorer la sécurité à bord. La plupart des mesures ont été accueillies favorablement par les pilotes de la Lufthansa par la voix du syndicat Cockpit - qui regroupe les pilotes de l'ensemble des filiales du groupe : Lufthansa, Germanwings, Swiss et Austrian Airlines., a expliqué Markus Wahl, un porte-parole du syndicat cité dans un communiqué.La mise en place d'un réseau de soutien aux pilotes (en difficulté) particulièrement, est une évolution positive. Il n'y a qu'ainsi que l'on peut s'assurer que les concernés ne veuillent plus se cacher, mais cherchent plutôt de l'aide en temps voulu"
Cependant, certaines recommandations sont rejetées par les pilotes comme la présence à tout instant d'un deuxième membre d'équipage ou encore les dépistages inopinés de drogues et d'alcool.
Ces recommandations, que Bruxelles pourrait rendre obligatoires, "ne remédient en aucun cas au problème et pourraient même s'avérer contre-productives", a assuré
M. Wahl.
Pour le syndicat de pilotes, certaines recommandations ne sont pas adaptées
La règle d’une deuxième personne dans la cabine comporte des "risques", qui "pèsent plus lourds que les gains de sécurité présumés". Selon le syndicat, cela ne garantit pas d'empêcher un acte prémédité comme celui de M. Lubitz. Un scénario où la deuxième personne est complice ne peut par ailleurs pas être exclu.Quant aux dépistages aléatoires, un tel système "met les pilotes en doute a priori", alors qu'aucun rapport n'a pour l'instant été établi entre l'usage de drogues ou d'alcool et la catastrophe.
Le syndicat insiste enfin sur la préservation du secret médical, alors que l'AESA envisage la création d'un "référentiel de données", permettant de partager les informations médicales des pilotes au niveau européen