Les maîtres-nageurs-sauveteurs CRS vont peut-être abandonner la surveillance des plages dès l'été prochain. C'est le sens des dernières déclarations du ministère de l'Intérieur.
Le ministère de l'Intérieur dit stop
Depuis 3 ans, le nombre des CRS affectés à la surveillance des plages est "stable", mais le ministère de l'Intérieur juge que ces policiers doivent désormais plus se "concentrer sur leurs missions régaliennes"
Cette année, ils ont été 297 répartis dans 62 communes. Pour rappel, en 2002, ils étaient 722 présents dans 126 communes pour surveiller 152 km de littoral.
Le ministère déclare également que "si des nageurs-sauveteurs des compagnies républicaines de sécurité (CRS) participent, historiquement, à ce dispositif, il ne s'agit pas d'une mission propre des CRS, puisque la police des baignades ne relève ni des missions régaliennes de l'Etat ni de ses obligations légales".
Dans un rapport de 2012, la Cour des Comptes relevait qu'"au fil des ans, les maîtres-nageurs-sauveteurs CRS sont devenus une force sur laquelle certaines communes se sont habituées à compter" tout en soulignant la "participation contestable des CRS à un dispositif complexe".
En France, de nombreuses municipalités ont déjà fait appel à des maîtres-nageurs-sauveteurs privés, rémunérés par la commune et souvent en liaison avec la police municipale.
A Vallauris-Golfe-Juan, c'est fini
Le 15 mars dernier, la commune de Vallauris-Golfe-Juan reçoit un courrier de la préfecture : cette saison, les CRS ne pourront pas assurer la surveillance de leurs plages. Auparavant, 3 policiers étaient postés du côté des plages du Midi. La municipalité s'est alors retournée vers le conseil départemental afin de pouvoir bénéficier de l'intervention de sapeurs-pompiers volontaires MNS.
Afin de palier à l'absence de surveillance policière de ce côté de son littoral, la commune a doté ses policiers municipaux de vélos pour leur permettre de se déplacer rapidement au plus près des plages.
Pompiers et vélos tout-terrain en lieu et place des 3 policiers MNS, la facture pour Vallauris-Golfe-Juan s'en est trouvée allégée. L'alternative ne ressemble pas à un pis-aller.
Et malheureusement, le nombre de noyades augmente ...
Dans les Alpes Maritimes, du 1er au 18 Juillet 2018, on compte 44 accidents dont 4 décès en zone non surveillée en mer, selon le SDIS 06.
Pour rappel, en 2017, il y avait eu 74 accidents sur toute la saison d'été dont 3 décès en zone non surveillée.