13 militaires français de la force Barkhane sont morts au Mali, dans une collision d'hélicoptères, lors d'une opération de combat contre des jihadistes. 4 soldats appartenaient au 4e Régiment de chasseurs de Gap et un autre au 2e Régiment étranger de Saint-Christol. Parmi eux figure un Varois.
La collision de deux hélicoptères au Mali, dans laquelle 13 militaires ont été tués, est un des plus lourds bilans humains essuyé par l'armée française lors d'accidents ou d'attaques depuis l'attentat du Drakkar au Liban en 1983.
Parmi les victimes, cinq militaires étaient basés dans les Hautes-Alpes et le Vaucluse. Un officier et trois sous-officiers étaient des soldats du 4e Régiment de chasseurs (4e RCh) de Gap et un sergent-chef appartenait au 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse).
4e Régiment de Chasseurs de Gap :
- Capitaine Romain Chomel De Jarnieu
- Maréchal des logis-chef Alexandre Protin
- Maréchal des logis Antoine Serre
- Maréchal des logis Valentin Duval
- Sergent-chef Andreï Jouk
Les autres militaires, tués dans l'accident, étaient des officiers et sous-officiers du 5e Régiment d'hélicoptères de combat de Pau et un maréchal des logis-chef du 93e Régiment d'artillerie de montagne de Varces, près de Grenoble.
Le capitaine Benjamin Gireud du 5e Regiment d’hélicoptères de combat de Pau, avait grandi dans les Alpes-de-Haute-Provence, près de Saint-André-les-Alpes.
De nombreux hommages aux victimes
Depuis ce mardi matin, de nombreuses personnalités ont rendu hommage aux treize militaires. Dans les Hautes-Alpes, le président du département, Jean-Marie Bernard, a exprimé son émotion.
"C'est avec effroi et une très grande tristesse que j'apprends le décès de 13 militaires français... Ils étaient au Mali pour mener ce difficile combat qu’est la lutte contre le terrorisme au Sahel ; pour défendre nos libertés. Ils sont morts pour la France".
La députée des Hautes-Alpes, Pascale Boyer a salué "le courage de ces héros tombés pour la France et qui ont donné leur vie pour préserver notre liberté et notre démocratie".
À Gap, le maire a mis les drapeaux en berne sur tous les bâtiments municipaux. "C'est la grande famille gapençaise qui est touchée aujourd'hui", assure Roger Didier.
"Ces hommes qui se battent pour notre pays, pour sauvegarder l'idée que l'on se fait de la France, ont perdu la vie. Ils étaient jeunes pour la plupart et représentent l'élite de nos combattants", a-t-il ajouté.
"Ce qui s'est passé lundi soir, c'est ni plus ni moins que le combat que nous menons contre le djihadisme, ce combat que nous ne devons pas cesser et ces hommes sont là pour ça".
À Marseille, les sapeurs-pompiers, ainsi que les policiers des Bouches-du-Rhône ont aussi fait part de leur soutien aux familles des treize victimes sur les réseaux sociaux.
L'ensemble des policiers @PoliceNat13 s'associe à la douleur des proches des 13 militaires de l'opération #Barkhane décédés au #Mali. #PourLaFrancehttps://t.co/wIcSSts9i6
— Police nationale 13 (@PoliceNat13) November 26, 2019
Une cérémonie aux Invalides
Emmanuel Macron a salué "avec le plus grand respect la mémoire de ces militaires de l'armée de terre, six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef, tombés en opération et morts pour la France dans le dur combat contre le terrorisme au Sahel", a indiqué la présidence dans un communiqué.
Le président "exprime son soutien le plus total à leurs camarades de l'armée de terre et des armées françaises. Il tient à saluer le courage des militaires français engagés au Sahel et leur détermination à poursuivre leur mission. Il les assure de son entière confiance", conclut le texte.
La ministre des Armées, Florence Parly, a indiqué qu'une cérémonie d'hommage national aux treize soldats tués, présidée par le président Emmanuel Macron, aura lieu dans les jours prochains. "Je sais que la Nation toute entière sera soudée à cette occasion", a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse au ministère de la Défense.
L'accident est survenu hier soir dans le Liptako, dans la région de Ménaka, aux confins du Mali, Niger et Burkina Faso, pendant une "opération de combat" #AFP pic.twitter.com/5EA5CBMmkE
— Agence France-Presse (@afpfr) November 26, 2019
Les circonstances de l'accident
L'accident est survenu lundi soir, vers 20 heures, heure de Paris, dans le Liptako, dans la région de Ménaka."Selon toute vraisemblance, un abordage entre ces deux aéronefs évoluant à très basse altitude serait à l’origine de l’accident", explique dans un communiqué, l'Etat-major des Armées.
"Ils participaient à une opération d’appui aux commandos de la force Barkhane qui étaient au contact de groupes armés terroristes. Engagés au sol depuis quelques jours, les commandos traquaient un groupe de terroristes, décelés quelques heures plus tôt, qui évoluaient en pick-up et à motos."
"Très rapidement, ils ont été renforcés par des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000. Un hélicoptère Cougar, avec à son bord six commandos de montagne et un chef de mission, a alors été engagé pour coordonner l’ensemble des moyens, tout en étant en mesure d’intervenir pour assurer 'l’extraction immédiate' d’un élément au sol."
"Vers 19h40, pendant la manœuvre destinée à préparer l’engagement de l’ennemi, l’hélicoptère Cougar et un Tigre sont entrés en collision, s’écrasant à courte distance l’un de l’autre. Aucun des militaires embarqués n’a survécu."
L'opération Barkhane mobilise 4.500 militaires au Sahel. Cet accident provoque l'un des plus lourds bilans humains essuyé par l'armée française depuis l'attentat du Drakkar, à Beyrouth en 1983.
Le dernier mort était le brigadier Ronan Pointeau, 24 ans, tué début novembre dans l'explosion d'un engin explosif.
Le dernier accident mortel d'hélicoptères dans l'armée remonte à février 2018, lorsque deux hélicoptères d'une école de l'armée de Terre s'étaient écrasés dans le Var, à une cinquantaine de kilomètres de Saint-Tropez, après une collision en vol, faisant cinq morts.