Les riverains de l'usine Altéo, responsable des boues rouges dans le parc national des calanques, ont déposé un recours contre l'arrêté préfectoral autorisant le stockage à terre des résidus rouges.
Des riverains de l'usine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône) ont déposé ce mercredi un recours contre un arrêté préfectoral organisant le stockage à terrede boues rouges, résidus de l'extraction de bauxite.
Après 50 ans de rejets de "boues rouges" polluantes dans les calanques de Marseille, Altéo a obtenu fin décembre 2015 une nouvelle autorisation d'exploitation et un délai de six ans pour mettre ses rejets liquides aux normes.
Depuis cette date, l'usine a modifié ses procédés, gardant à terre les boues solides.
Une pollution plus grave encore
Un deuxième arrêté préfectoral a été publié le 21 juin 2016 pour fixer les règles de stockage des déchets, donnant à Altéo l'obligation d'adopter un plan pour "limiter au maximum les surfaces en cours d'exploitation, les infiltrations d'eau dans le massif de résidus et les envols de poussière".a dénoncé, lors d'un point de presse Me Hélène Bras selon laquelle "on a aggravé la situation".Nous nous retrouvons dans un retour à la situation antérieure, 50 ans en arrière, à un moment où tout était stocké sur terre
Plusieurs associations écologistes ont déjà saisi le tribunal administratif de Marseille pour contester le délai de dérogation de six ans accordé par le Premier ministre d'alors, Manuel Valls, qui avait pris cette décision contre la volonté de sa ministre de l'Environnement Ségolène Royal qui y été fermement opposée.
Selon Alteo, qui emploie 400 personnes à Gardanne, le flux liquide de métaux rejeté dans les calanques a été réduit de plus de 99%. Mais les opposants continuent de les considérer comme polluants.
a fait valoir Olivier Dubuquoy, l'un des plaignants.La pollution en mer plus la pollution sur terre sont bien plus graves que la pollution antérieure
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui avait co-signé un appel à l'arrêt des rejets des boues rouges en 2012, a souligné le 23 juin "la légitimité de l'indignation".
"Nous appelons maintenant un traitement de fond de ce dossier pour qu'enfin cesse cette situation et qu'Altéo soit mise devant ses responsabilités", a indiqué Me Bras.