Les dirigeants de l'usine de production d'alumine Alteo de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône, ont assuré " faire tout ce qu'ils peuvent pour réduire leur impact environnemental" dans les calanques de Marseille.
Éric Duchenne, le directeur des opérations d'Alteo, lors d'une visite de l'usine organisée 10 jours après la diffusion d'un reportage dans "Thalassa" qui a relancé la polémique autour de cette usine, a déclaré à des journalistes :
Nous faisons tout ce que nous pouvons pour réduire notre impact environnemental
50 ans de rejets polluants dans les calanques
L'industriel, qui a rejeté pendant 50 ans des "boues rouges", toxiques, en plein coeur des calanques, a dû modifier ses procédés de production d'alumine à partir de bauxite et ne rejette plus qu'un liquide filtré. Mais ses opposants continuent de dénoncer ces effluents comme très polluants. Dans l'émission de France 3 diffusée le 2 septembre, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal avait de nouveau dit ne pas avoir pu s'opposer au Premier ministre fin 2015 concernant l'autorisation accordée à l'usine de poursuivre ses rejets polluants en Méditerranée.Hier, lundi 12 septembre, Eric Duchenne a présenté un deuxième pilote industriel développé pour réduire encore ses rejets. Il a ensuite détaillé :
Nous avons déjà lancé un premier pilote au mois de juin et un troisième est en cours de préparation pour cet automne. Notre volonté c'est d'avoir, d'ici mi-2017, le choix entre plusieurs technologies à développer par la suite. L'industrialisation du procédé prendra du temps, notre objectif est d'être prêts au plus tard en 2021.On est en train d'inventer des technologies qui n'existent pas
Les écologistes d'Europe Ecologie Les verts maintiennent la pression sur le gouvernement
A Matignon, la députée européenne Michèle Rivasi, candidate à la primaire EELV a quant à elle déploré s'être heurtée à "une structure complètement rigide", après son entretien avec deux conseilleurs du Premier ministre sur la question des "boues rouges". Michele Rivasi avait donné rendez vous à la presse à l'angle des rues Bellechasse et Varenne pour une action contre les boues rouges en Méditerranée avec sous le bras, une bouteille remplie de ces rejets rebaptisée pour l'occasion cuvée millésimée "Mare Nostrum". La députée européenne souhaitait ainsi dénoncer l'autorisation accordée par le Premier ministre Manuel Valls à l'usine d'alumine Alteo de Gardanne de poursuivre ses rejets polluants en Méditerranée. En désignant la bouteille remplie de boues rouges elle a ironisé :Si Manuel Valls à autorisé ces rejets, cela veut dire qu'ils ne sont pas dangereux, alors on est venu lui servir l'apéritif
Après plus d'une heure d'attente, la parlementaire et son entourage, quatre personnes au total, ont été reçus à Matignon par deux conseillers du Premier ministre, l'un en charge de l'industrie et l'autre en charge de l'environnement. "On a eu un entretien qu'avec des conseillers qui ne peuvent pas prendre la moindre décision politique (...) Nous sommes face à une structure complètement rigide !", a-t-elle dénoncé à l'issue de l'entrevue. "J'en appelle donc à la mobilisation citoyenne mais aussi à toutes les associations environnementales et les syndicats"
Michele Rivasi, candidate à la primaire d'EELV aux côtés de l'ancienne ministre Cécile Duflot et des euro députés Yannick Jadot et et Karima Delli, a indiqué avoir "laissé" la bouteille aux conseillers du Premier ministre afin qu'ils "la donne à Manuel Valls".
Reportage rédaction nationale, récit Jean-Manuel Bertrand