Germanwings : les 11 recommandations de sécurité du Bureau d'Enquête et d'Analyses

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a rendu public son rapport final sur l'accident de la Germanwings il y a un an, avec des recommandations centrées sur le contrôle des pilotes et la levée du secret médical en cas de problèmes psychologiques.

Le BEA a annoncé dimanche une série de recommandations centrées sur le contrôle des pilotes et la rupture du secret médical en cas de problèmes psychologiques pour éviter que le scénario du crash volontaire de la Germanwings ne se reproduise.
 Elles n'ont pas de caractère obligatoire mais les rapports du BEA font autorité dans la communauté aéronautique.

Le crash était volontaire

Le rapport définitif du BEA, rendu public au Bourget, près de Paris, confirme que le copilote allemand Andreas Lubitz, 27 ans, qui souffrait de problèmes psychiques, a délibérément précipité l'avion au sol le 24 mars 2015 dans les Alpes françaises, provoquant la mort de 150 personnes dont 72 Allemands et 50 Espagnols.

Si les médecins qui avaient détecté une possible psychose (chez Andreas Lubitz) avaient informé les autorités, celles-ci l'auraient probablement suspendu de vol, et compte tenu du diagnostic, il est peu probable que ce pilote aurait pu voir
sa licence renouvelée


 a expliqué M. Jouty, le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), devant la presse.
Selon le BEA, la rupture du secret médical existe déjà dans certains pays comme Israël, le Canada et la Grande-Bretagne.

Des évaluations régulières en cas d'antécédents

Dans leur rapport, les experts du BEA préconisent des évaluations régulières, uniquement pour les pilotes ayant des antécédents connus de maladie mentale. Généraliser les examens psychiatriques approfondis à tous les pilotes ne "serait ni efficace, ni rentable", selon eux.

Contacté , Yves Deshayes, président du SNPL, principal syndicat de pilotes français, a estimé que la levée du secret médical ne serait "pas une bonne chose", prônant plutôt "un meilleur suivi en amont". Selon lui, "au pire les pilotes n'iraient plus se soigner ou bien se soigneraient sans déclarer qu'ils sont pilotes", entraînant des risques plus grands, notamment en cas de prescriptions non compatibles avec le pilotage d'un avion.

Pas de changements sur le verrouillage du cockpit

Le 24 mars 2015, Andreas Lubitz, copilote âgé de 27 ans du vol GWI18G Barcelone-Düsseldorf de Germanwings, filiale low-cost du groupe allemand Lufthansa, avait profité de l'absence provisoire du commandant de bord dans le cockpit pour engager la descente de l'Airbus une demi-heure après le décollage.
L'appareil s'était écrasé au bout de dix minutes dans le sud des Alpes françaises.

Dans son rapport, le BEA ne recommande pas de modifications au système actuel, en vigueur depuis les attentats du 11 septembre 2001, qui prévoit qu'une fois verrouillée, la porte du cockpit ne peut pas être ouverte de l'extérieur. "Le risque terroriste est toujours là", a souligné M. Jouty.

Une seule personne autorisée dans le cockpit

Le BEA ne mentionne pas non plus la présence obligatoire d'une deuxième personne en permanence dans le cockpit, comme le préconise l'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA). Très largement appliquée par les compagnies européennes, à titre volontaire depuis le crash, cette mesure ne fait pas l'unanimité. Le syndicat allemand des pilotes
estime qu'elle comporte des "risques" qui "pèsent plus lourds que les gains de sécurité présumés".


Une cérémonie un an après

A l'occasion du premier anniversaire du crash, une majorité de leurs familles se rassembleront le 23 mars pour une cérémonie à Marseille avant de se rendre le lendemain sur les lieux du crash.
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