C'est une nouvelle drogue qui inquiète les policiers, jusque dans les Hautes-Alpes. "Buddha Blue ou Pète ton crâne", plus connue sous PTC, c'est ainsi que la surnomment les consommateurs, pour ses effets immédiats, violents, et souvent dangereux. Une campagne de sensibilisation est en cours dans le département aux abords des établissements scolaires.
Le 8 octobre dernier, les policiers des Hautes-Alpes ont publié sur les réseaux sociaux, une alerte sur la présence et la consommation accrue d'une nouvelle drogue aux abords des collèges et lycées de gap, et ont insisté sur les effets nocifs de cette drogue qui s'ingère par le biais de cigarette électronique, en vapotage.
Des mineurs comme principaux consommateurs
Ils n'ont pas 18 ans, mais le "PTC", ou "Buddah Blue", ils savent ce que c'est et comment s'en procurer. Sous nos yeux, ils vont faire la démarche, et c'est aussi simple que de discuter sur les différents réseaux sociaux. "En fait on doit marquer juste le mot de la chose qu'on cherche, PTC, et il y en a", nous montre sur son téléphone cette jeune fille qui souhaite garder l’anonymat. " Ensuite, on les ajoute, et ensuite, ils envoient un message", décrit-elle avec une simplicité déconcertante.
Drogue puissante, ce cannabis de synthèse se consomme via les cigarettes électroniques.
"À Gap, oui, il y en a qu'en prennent", nous confirme cette jeune fille, précisant que "ce sont des jeunes, surtout 14-15-16 ans". Elle ajoute même en riant, "Je connais des gens qu'en prenne apparemment ça fait mal au cerveau".
Une consommation décomplexée
Il y a quelques mois, une jeune fille de 15 ans s'est présentée en cours dans un état second, sous l'emprise de ce PTC, appelé aussi Buddha Blue. Une première dans cette petite ville de montagne.
"Ça a retenu notre attention, parce qu'il y a un côté presque licite, comme c'est dans un petit flacon, ça semble être commercialisé sur internet, les jeunes n'ont pas l'impression de commettre une consommation de produit stupéfiant", détaille le commissaire divisionnaire, Jérôme Bosse Platière,
Directeur interdépartemental de la police nationale des Hautes-Alpes.
Le danger, c'est que ces drogues chimiques contiennent énormément de substance active, quatre fois plus que du cannabis classique. Les jeunes consommateurs s'exposent donc à un risque de malaises, voire d'hallucinations. Une consommation régulière peut faire apparaître des troubles psychiatriques. D'où la vigilance de la police, toute possession est interdite.
Le commissaire insiste sur le fait que malgré les apparences, cela reste une drogue." C'est un délit puni d'un an d'emprisonnement et c'est, en cas de revente, une infraction de trafic de produits stupéfiants qui là peut aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement, donc c'est sérieux".
Contre cette drogue incolore et inodore, les policiers misent aussi sur la prévention, et interviennent désormais directement au sein des collèges et lycées.
Article rédigé avec Lucie Robert et Chloé Nivart