Gap : la tension monte chez les éleveurs, 200 agriculteurs et 70 tracteurs convergent vers la préfecture

Depuis lundi 26 août, des éleveurs bloquent l'entrée de la préfecture de Gap. Ils protestent contre les attaques de loups contre les troupeaux. Une réunion est avec le préfet chargé du "Plan loup", mais la tension monte et la situation pourrait vite dégénérer.

Devant la préfecture de Gap, la situation évolue d'heure en heure. Depuis lundi soir, des éleveurs et leurs troupeaux bloquent l'entrée principale de la préfecture de Gap, le bâtiment est muré. L'ambiance qui était chaleureuse, où les enfants profitaient de l'opportunité pour approcher les moutons, devient de plus en plus tendue, d'heure en heure.

Une centaine d'éleveurs, rejoints par des agriculteurs, protestent contre les attaques de loups contre leurs troupeaux. Ils sont déterminés et ne partiront pas sans des avancées concrètes. Une réunion est en cours depuis 11h ce matin, avec Jean-Paul Celet, le préfet en charge du "Plan Loup", au niveau national. 

La réunion ne donne visiblement pas satisfaction, les agriculteurs ont donné un ultimatum jusqu'à 15h30, avant d'engager des actions plus violentes.

 

Barrages filtrants dans le département

Depuis ce matin, les agriculteurs, déterminés à obtenir des avancées, ont organisé des barrages filtrants, notamment à Gap, au niveau du Col Bayard et du rond-point du Sénateur. D'autres barrages auraient semble-t-il étaient organisé à Tallard, Savines-le-Lac, Chorges et Espinasses.

Selon nos confrères de La Provence, une heure avant l'ultimatum, les barrages ont été levés, environs 200 éleveurs et 70 tracteurs convergent actuellement en direction de la préfecture de Gap. Dans le même temps, tous les accès de la préfecture ont été bloqués et du lisier a été déversé du côté de l'entrée de service.

Autorisation de tirs de défense

Les éleveurs réclament au gouvernement l'autorisation de procéder à des tirs de défense dans le Parc national des Écrins en cas d'attaque de loup.

Aujourd'hui, les tirs de défense ou de prélèvement sont autorisés dans les zones dites "d'adhésion" des parcs nationaux.

"On nous a dit qu'il va y avoir la création d'un groupe de travail spécifique pour étudier la possibilité [de tirer, ndlr] Ils nous envoient la brigade loup pendant 15 jours dans les Hautes-Alpes pour les zones "limitrophes" du parc des Écrins. La réunion a été plus ou moins tendue. Pour les tirs de défense dans la zone cœur du parc, c'est un "non" catégorique", a expliqué à La Provence, Raphaël Eyraud, référent loup des Jeunes agriculteurs (JA) pour la région Paca. "Des réunions de travail, on en a assez fait, on a proposé des solutions alternatives."

"On a proposé le fléchage pour endormir les loups, les prélever sans les tuer, quitte à ce qu'ils soient relâchés après. Nous avons également demandé à ce que l'ensemble du département des Hautes-Alpes soit placé en tirs de prélèvement renforcés, c'est-à-dire que les chasseurs puissent tirer le loup en battue de chasse et à l'approche et à l'affût, dès l'ouverture officielle de la chasse, le premier week-end de septembre",
a précisé René Laurans, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles des Hautes-Alpes auprès de nos confrères.

La colère des éleveurs fait suite à la découverte jeudi dernier de 97 brebis mortes à Villar-Loubière après avoir chuté d'une falaise en raison d'une attaque de loup, selon les agents du parc.
 

Le "Front de libération du Champsaur"

Par ailleurs, une courte vidéo mettant en scène, devant un panneau du Parc national des Écrins, des hommes armés et encagoulés menaçant "d'entrer en action" contre le loup a été diffusée le week-end dernier. Ils se revendiquent du "Front de libération du Champsaur".

Depuis le début de l'année, 188 attaques de loups ont été comptabilisées dans les Hautes-Alpes, 685 bêtes en sont mortes. 

 
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