Vingt-six élèves d’un collège de Gap participent lundi à l’hommage national rendu à Paris aux treize soldats morts il y a une semaine jour pour jour au Mali. Parmi eux, quatre militaires appartenaient au 4e régiment de chasseurs de la ville.
Pour représenter la ville de Gap et ses habitants, vingt-six collégiens honoreront lundi à Paris la mémoire de ces militaires, de leurs militaires, à l’occasion d’un hommage national à 15h.
La ville de Gap est très attachée au 4e régiment de chasseurs, installé dans la ville depuis 1983.
"C’est une journée très importante, de deuil", réagit Eline. "Je suis très heureux de représenter les jeunes de Gap, ce sont des jeunes qui ont été tués là-bas, c’est important", ajoute Nathan. "C’est un honneur", complète Chloé.
Emmanuel Macron prononcera un éloge funèbre avant de remettre la Légion d'honneur, à titre posthume, à chacun de ces 13 soldats "morts pour la France", devant quelque 2.500 personnes, dignitaires comme anonymes.
Les Parisiens pourront auparavant se recueillir au passage des cercueils sur le pont Alexandre III à 11h30. Puis un écran géant retransmettra l'hommage sur l'esplanade des Invalides.
Quatre militaires du 4e régiment de chasseurs
Le Capitaine Romain Chomel De Jarnieu avait 34 ans. Après une mission au Tchad en 2016, il était au Mali pour la 2ème fois depuis le 26 septembre, en tant que chef d'équipe commando montagne.
A ses côtés, le Maréchal des logis-chef Alexandre Protin, 33 ans. C'était sa 3ème mission au Mali, tireur au sein du groupement tactique désert aérocombat.
Le Maréchal des logis Valentin Duval avait 24 ans. Lui aussi avait déjà connu le Mali par deux fois, en octobre 2016, puis de juin à septembre 2017. Pour son 3ème déploiement, il évoluait en qualité de chef de cellule radio du même groupement tactique.
Enfin, 22 ans, l'âge du Maréchal des logis Antoine Serre. Après l'école militaire de haute-montagne de Chamonix, il avait choisi dès 2016, le 4e régiment de chasseurs de Gap. Il avait déjà effectué deux missions au Mali en tant qu'équipier commando. Cette fois, c'est comme secouriste au combat qu'il était reparti.
Le plus lourd bilan militaire depuis 1983
Les 13 soldats tués, tous officiers et sous-officiers, servaient au 5e régiment d'hélicoptères de combat (5e RHC), au 4e régiment de chasseurs (4e RCH), au 93e régiment d'artillerie de montagne (93e RAM) et à la Légion étrangère.
Les deux hélicoptères transportant les 13 militaires sont entrés en collision alors qu'ils appuyaient des commandos parachutistes qui avaient repéré des pick-up suspects dans la zone frontalière avec le Niger et le Burkina Faso, une région servant de repaire à des groupes jihadistes affiliés à l'Etat islamique (EI) ou Al-Qaïda. Aucun des occupants n'a survécu.
Ce lourd bilan humain a fait l'effet d'un électrochoc en France et posé la question de l’engagement de la France au Sahel. L’armée française n'avait pas subi de telles pertes depuis l'attentat contre le QG français Drakkar à Beyrouth en 1983, qui avait fait 58 morts.