Le site nordique de gap Bayard a décidé de ne plus produire de neige de culture. Un choix dicté par un impératif économique mais aussi une exigence environnementale.
Le domaine nordique de Gap offre 50 km de pistes de fond à parcourir sur le plateau Bayard à 1200 mètres d'altitude. A partir de cet hiver, la neige est 100% naturelle. Finis les canons ! Un choix avant tout économique. La production de neige de culturelle coûtait 60 000 euros par an. Un modèle écononique qui n'est plus viable.
La bonne décision pour l'environnement
"Aujourd'hui, on en est fier parce qu'on met en avant le côté naturel de Bayard qui est un site environnemental fantastique", a expliqué Michel Girard, directeur centre d'oxygénation aux journalistes de France 3 Provence-Alpes, Véronique Bouvier et Aurélien Casanova. La décision n'a pas été facile à prendre, mais c'était "la bonne" à prendre selon lui, pour l'environnement, et pour sortir "du système archaïque qui était le nôtre de la production de neige".
Même s'il comprend ce choix, Benjamin Faivre, coach du ski club Gap Bayard, admet qu'il faudra s'adapter à ces nouvelles conditions plus contraignantes. Quitte à faire plus de kilomètres pour pouvoir skier toute la saison. "On dispose de trois fourgons neuf places, ce qui permet de se déplacer facilement, reconnaît-il, ajoutant, mais c'est sûr que c'est à Gap Bayard qu'on est le mieux, pas seulement à cause des kilomètres, car c'est notre station de cœur".
S'adapter au changement climatique
Les habitués du site nordique accueillent quant à eux plutôt bien cette décision radicale. "C'est une très bonne idée, parce qu'il faut faire avec le climat qu'on a et ça coûte vraiment très cher ces enneigeurs et ça fait une neige qui est différente", estime un skieur. "Il y a de la neige, on vient, on skie, y'en a pas, on va faire autre chose", résume un autre.
Arrivée dans les stations des Alpes françaises dans les années 60, la production de neige de culturelle s'est généralisée dans les années 2000. Les spécialistes estiment que la part de la superficie des domaines skiables équipée avec cette technologie s’élevait en moyenne à 38 % en 2018. Mais les débats sur le changement climatique et les enjeux autour des ressources en eau ont depuis remis en question le recours à ces outils coûteux et au-delà, l'avenir des sports d'hiver en France.