Vers 7h15 le 1e juillet 1999, 20 personnes perdaient la vie dans le Dévoluy, dans la chute d'une cabine de téléphérique, à proximité du Pic De Bure dans les Hautes-Alpes. L'accident le plus grave jamais recensé dans la région.
L’attache assurant la liaison entre le chariot de la cabine téléphérique et le câble tracteur avait lâché. Sans frein de chariot, la cabine avait glissé en arrière et s’était décrochée du câble, avant de tomber dans le vide, à plus de 80 mètres de hauteur.
Les 20 passagers, qui allaient travailler à l’observatoire du pic de Bure, à 2.700 mètres d’altitude, sont tous morts dans l’accident.
"En l'absence du frein de chariot, démonté en 1986 sans l'accord du constructeur, la cabine s'était décrochée du câble et était tombée dans le vide", avait alors conclu le rapport d'enquête.
La défaillance d'un câble est l'une des hypothèses vers laquelle se dirigent également les enquêteurs italiens au lendemain d'un accident similaire à Stresa en Italie, qui a fait 14 morts, selon le dernier bilan.
Drame pour toute une région
Parmi les victimes, certaines travaillaient pour la société de BTP Queyras, basée à Saint-Crespin dans les Hautes-Alpes; d'autres étaient salariés de l'Iram, l'Institut de radioastronomie millimétrique. A bord aussi des agents des télécommunications de la société Graniou, à Vitrolles, et des personnes employées de nettoyage venant de Nera, à Gap.
"Ce matin, ils sont partis au travail comme tout le monde, et la catastrophe est arrivée, déclarait Jean-Marie Bernard, le maire de Saint-Etienne-en-Dévoluy, c'est la désolation. Maintenant, nous devons rendre des comptes aux vingt familles. Pourquoi un tel accident peut-il encore arriver aujourd'hui? Ce n'est pas un équipement vétuste !"
Le drame avait secoué toute la vallée du Dévoluy et même au-delà comme le rappelait un reportage diffusé à l'époque sur FR3 Marseille.
L'accident du téléphérique du Pic de Bure a donné lieu a un procès en févier 2004 devant le tribunal correctionnel de Gap.
Au terme de treize jours d'audience, il est ressorti que cet accident a eu lieu à cause d'importantes "défaillances" dans le fonctionnement et l'entretien de l'appareil, qui pour certaines remontaient à plus de sept ans.
L'Obs détaillait que "la veille de l'accident, les ouvriers du téléphérique avaient enduit le câble tracteur d'un vernis anti-rouille. qui a une durée de vie de deux ans maximum. Or, ce vernis datait de 1992", pointe le journal.
"Les solvants qui permettent de réaliser une couche fine avaient disparu, et les employés ont enduit le câble d'un produit épais, qui a agi comme une graisse, ce qui peut expliquer la catastrophe."
Au terme du procès, l'ancien responsable de la maintenance a été condamné à 30 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.
Le tribunal correctionnel de Gap a également infligé une amende de 200.000 euros à la société d'exploitation, l'Iram.