Une opération de contrôle conduite ce mercredi dans le col de Larche, à la frontière italienne, répond à la mobilisation des préfets contre l'immigration clandestine réclamée par Bruno Retailleau.
Col de Larche, dans les Alpes de Haute-Provence ce mercredi 30 octobre, contrôle routier en apparence banal : les policiers cherchent de la drogue sous les sièges, des cigarettes dans les coffres, mais l'opération cible principalement les migrants, qui tentent de passer la frontière, cachés dans des camions. Les clandestins se risquent peu dans les montagnes escarpées, explique un pilote de drone, manettes en mains. Devant son écran, il a pour mission de surveiller la montagne, mais également la circulation des véhicules de part et d'autre de la frontière : "on a pu voir des camions s'arrêter en plein milieu de l'autoroute à la vue des forces de police et les migrants partir en courant ", explique le policier, "on peut, sans se faire repérer, suivre un véhicule et voir sa plaque d'immatriculation grâce à ce support aérien, situé à 120 mètres d'altitude".
Deux semaines auparavant, un groupe de cinq personnes a ainsi été intercepté à cet endroit par le peloton de gendarmerie de Jausiers, à l’intérieur d'un véhicule en direction de Gap. "Ils étaient de nationalité pakistanaise", explique un gendarme," et arrivaient d'Italie, sans aucun document d’identité en leur possession, ni autorisation de séjourner sur le territoire français". Depuis, précise cet officier, le conducteur identifié comme le passeur a été jugé et condamné à six mois de détention. Ce mercredi en opération, les forces de l'ordre sont aussi là pour annoncer la couleur.
Revue d'effectifs
Ce "contrôle des flux transfrontaliers", piloté par les services de la Police aux frontières, avec le concours des autorités italiennes est avant tout l'occasion pour Pierre-Henri Vray, sous-préfet de l’arrondissement de Barcelonnette, de faire une revue d'effectifs et de répondre ainsi aux attentes ministérielles.
En effet, dans une circulaire dont l’Agence France-Presse a eu connaissance mardi 29 octobre, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau demande aux préfets une "complète mobilisation". L'objectif étant, écrit-il aux représentants de l’Etat dans ce document de sept pages, de "renforcer le pilotage de la politique migratoire" et d'obtenir "des résultats ", en vue de "la reprise du contrôle" de l’immigration. Une coïncidence affirme le sous-préfet sur place, cette opération était prévue vue de longue date.