Migrants : 4 questions sur les contrôles renforcés dans les Hautes-Alpes pour "étanchéifier la frontière"

Les contrôles s'intensifient après l'arrivée de plusieurs milliers de migrants sur l'île italienne de Lampedusa. Opérationnel depuis ce week-end dans les Hautes-Alpes, un dispositif renforcé vise à "étanchéifier la frontière", indique le préfet des Hautes-Alpes.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les contrôles se sont intensifiés aux frontières après l'arrivée de plus de 12.000 migrants en quelques jours la semaine dernière sur les côtes italiennes, pour la plupart sur la petite île de Lampedusa. La crise migratoire est au cœur du débat politique en France et en Europe et les déclarations et prises de positions se multiplient. Le préfet des Hautes-Alpes se félicite d'avoir reçu des renforts pour sécuriser la frontière franco-italienne. France 3 Provence-Alpes répond à quatre sur les renforts déployés dans ce département.

Pourquoi la pression monte-t-elle ? 

Le mardi 19 septembre dernier, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dégaine le premier, affichant la "fermeté" du gouvernement en la matière. La France "n'accueillera pas de migrants" venus de l'île italienne de Lampedusa. 

Le vendredi 22 septembre, Renaud Muselier, le président de la région PACA lui emboîte le pas, affirmant sur France 2 que la France "n'a pas la force suffisante" pour accueillir ces "pauvres gens qui souffrent". En déplacement à Marseille ce samedi 23 septembre, le pape François était très attendu sur cette question. Le souverain pontife a lancé de nombreux appels à la solidarité pour les migrants, renvoyant à une "responsabilité européenne" face au phénomène de crise migratoire. 

"Le pape a raison d'appeler à ce sursaut contre l'indifférence", mais nous Français, nous faisons notre part ", lui répond le président de la République lors d'un entretien auprès de TF1 et France 2. "On ne peut pas accueillir toute la misère du monde", ajoute Emmanuel Macron en reprenant la phrase célèbre de l'ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard.

Quelles conséquences à la frontière ? 

"Compte tenu de la pression observée, depuis le début de l'été et en prévision des arrivées en provenance de Lampedusa, le ministre de l'Intérieur nous a permis de recevoir des renforts", se félicite le préfet des Hautes-Alpes, Dominique Dufour. Dans le détail, ce sont 84 hommes, des militaires de l’opération Sentinelle, des gendarmes, des policiers de la police aux frontières (PAF) ainsi que des moyens techniques (drônes) arrivés la semaine dernière. Le dispositif de contrôles, opérationnel depuis ce week-end à la frontière franco-italienne, ne se limite pas aux axes routiers, mais s'étend aux pistes et sentiers de randonnée dans les Alpes.

"On est présents dans la montagne, car un certain nombre de pro-migrants accompagnent les personnes qui veulent passer ", précise le préfet.

L'objectif est de faire en sorte que plus personne ne passe, ce qui veut dire être partout, surveiller, interpeller, et reconduire en Italie les personnes que nous appréhendons.

Dominique Dufour, préfet des Hautes-Alpes

"Il s'agit d'étanchéifier la frontière", insiste Dominique Dufour, qui précise que ce dispositif pourra être ajusté, mais sera maintenu jusqu'à nouvel ordre.

Combien d'interpellations ?

"Ça s’est amplifié cet été, confiait le secrétaire départemental du syndicat Alliance Police des Hautes-Alpes, Vincent Guillermin, au micro de TF1,"mes collègues, les policiers avec les gendarmes, interceptent 50 à 60 personnes par jour. Du jamais vu."

Les renforts des forces de l'ordre ont permis d'interpeller près de 3.000 migrants ces dernières semaines à Menton, dans les Alpes-Maritimes. Au total, on recense 32.000 interpellations depuis le début de l'année le long de la frontière, un chiffre en hausse de 20% par rapport à l'an dernier sur la même période.
"Il ne faut pas parler de réponse sécuritaire ni de durcissement", réfute le préfet des Hautes-Alpes, "les moyens sont tournés en priorité vers le respect de la loi."

Comment réagissent les associations ?

A Briançon, où le refuge Les Terrasses solidaires a fermé ses portes mercredi 30 août, les associations tentent de continuer à aider. Mais les bénévoles appellent l'Etat à prendre ses responsabilités dans une situation décrite comme de plus en plus tendue, déplorant que celui-ci "n’ait toujours pas mis en place de dispositif d’hébergement d’urgence, comme la loi le prévoit", invitant les autorités à apporter "une réponse adaptée à cet enjeu humanitaire."

Le préfet des Hautes-Alpes affirme entretenir un dialogue avec des associations "reconnues" comme Refuges solidaires dont il salue le travail. Dominique Dufour assure d'ailleurs devoir "les rencontrer très prochainement pour faire le point sur leur activité". De son point de vue, l'Etat prend ses responsabilités "en protégeant l’intégrité notre territoire" et en "reconduisant en Italie des personnes qui tentent d'entrer en France de manière illégale, quels que soient les drames de leur vie et les difficultés qu'ils aient connues.".

Quant à l'accueil des migrants, le préfet affirme que tout est fait en France pour les accueillir, "les dispositifs d'hébergements d’urgence ont été multipliés par trois en six ans".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information