À Lampedusa, l'afflux de migrants n'a jamais été aussi important en si peu de jours. A Briançon, où un refuge a récemment fermé ses portes, les associations tentent de continuer à aider.
"Les conditions de sécurité et de dignité ne pouvaient plus être maintenues". C'est avec ces mots que Les Terrasses solidaires ont fermé leurs portes mercredi 30 août. Dans le bâtiment homologué pour 81 places et pensé pour 65 couchages, 315 personnes ont été recensées le 28 août.
Depuis mi-mai 2023, l’association d’hébergement d’urgence Refuges Solidaires abrite entre 120 et 240 exilés par jour. Epuisés, les salariés et bénévoles poursuivent tant bien que mal leur mission de solidarité.
Sous des tentes pendant un temps
Jusqu'au bout, ils ont accueilli les exilés sous des tentes, sur le terrain de l’église Sainte-Catherine et les personnes vulnérables (femmes, enfants, bébés et mineurs non accompagnés) dans la salle de la paroisse.
Puis la paroisse a récupéré le terrain. Le nettoyage a eu lieu. Les associations ont pu réserver des billets de bus et de trains pour les personnes présentes. Quid des réfugiés qui vont continuer d'arriver depuis la frontière ?
Des appels à l'Etat et aux habitants
Les bénévoles appellent l'Etat à prendre ses responsabilités dans une situation décrite comme de plus en plus tendue.
"Refuges Solidaires et Terrasses Solidaires remettent l’Etat face à sa responsabilité en déplorant que celui-ci n’ait toujours pas mis en place de Dispositif d’Hébergement d’Urgence comme la loi le prévoit, assènent les bénévoles. Quand les autorités prendront-elles la mesure d’une réponse adaptée à cet enjeu humanitaire"?
L'association Tous migrants prend le relais, en mettant eu point des maraudes. Un appel est lancé au réseau d'habitants qui souhaite offrir des solutions d'hébergement.
Le maire contre la réouverture
De son côté, le maire de Briançon s'est exprimé sur le sujet, indiquant qu'il était contre la réouverture du lieu.
Plus de 10 000 personnes ont débarqué mardi sur les côtes italiennes, presque exclusivement à Lampedusa, et près de 3000 mercredi, selon le ministère de l'Intérieur italien. Gérald Darmanin a prévu de rencontrer son homologue italien.
Si la situation de ces derniers jours est particulière, elle reflète un état de fait qui perdure depuis plusieurs mois. Selon les chiffres annoncés jeudi par Frontex, l'agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes, les arrivées irrégulières de migrants en Italie par la Méditerranée en provenance d'Afrique du Nord se sont élevées à près de 114 300 entre janvier et août, presque deux fois plus qu'à la même période en 2022.