Contrôles des migrants à la frontière italienne : qu'est-ce qui change (ou pas) ?

Christian Estrosi inaugurait ce mercredi 18 septembre les locaux de la police aux frontières à la gare de Menton. Ce qui est annoncé comme un tour de vis sécuritaire est un travail déjà entamé depuis plusieurs années : la Région Paca veut rappeler qu'elle restera inflexible sur la question migratoire.

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C'est la première gare desservie par les TER venant d'Italie. À Menton-Garavan dans les Alpes-Maritimes, Christian Estrosi a inauguré les nouveaux locaux de la Police aux frontières (PAF).

Ce qui était initialement des appartements situés dans la gare servira désormais d'espace afin de vérifier l'identité des personnes arrêtées dans les trains. Le coût de ces nouveaux locaux s'élève à 200 000 euros pour la Région.

Sur X (ex-Twitter), Christian Estrosi a déclaré au nom de la majorité régionale que "la pression migratoire reste un sujet majeur. Il est urgent d'agir et de durcir notre politique". 

Après l'Allemagne, une posture d'autorité de la France

Alors que lundi 16 septembre, l'Allemagne rétablissait les contrôles sur toutes ses frontières - deux semaines après l’attaque au couteau de Solingen, revendiquée par l’Etat islamique, trois morts - la question migratoire revient désormais en force du côté français.

Interrogée par France 3 Côte d'Azur, la directrice départementale de la police aux frontières des Alpes-Maritimes indique l'importance de ces nouveaux locaux au nom de la lutte contre l'immigration illégale. "On souhaite à la fois garantir la sécurité des voyageurs et des personnes contrôlées" explique Emmanuelle Joubert.

Elle rappelle que le nombre d'interpellations était de 30 000 l'an dernier et qu'il est de 11 000 cette année pour l'instant.

Jusqu'alors, les contrôles devaient s'effectuer sur les quais. Désormais, ils se feront dans ce nouvel espace de 120 mètres carrés dédié à la police aux frontières. "C'est le premier point d'entrée en France depuis l'Italie", nous indique-t-on. Emmanuelle Joubert nous précise que plusieurs dizaines d'interpellations par jour sont réalisées sur l'ensemble du dispositif. 

Une démonstration de force 

Ces annonces en grande pompe autour de la question migratoire sont récurrentes dans la région. En août dernier déjà, le préfet des Alpes-Maritimes conviait les médias lors d'une réunion consacrée à la lutte contre l'immigration illégale. "Les services de l’État sont mobilisés quotidiennement pour assurer la sécurité des Maralpins" déclarait alors la préfecture.

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Au niveau du poste-frontière Menton Saint-Louis, de nouveaux aménagements ont été installés : filet anti-évasion, porte en métal et climatiseurs.

La France veut montrer son intransigeance sur le sujet pour éviter ce qu'elle appelle les "appels d'air" : il s'agit selon le discours officiel de dissuader quiconque de vouloir passer la frontière entre l'Italie et la France de manière illégale. 

La fin des accords de Schengen ?

Le principe de libre-circulation est l'un des piliers fondamentaux de la construction européenne, inscrit dans les accords de Schengen. Signés en 1985, ils suppriment - initialement - les contrôles aux frontières intérieures de 27 pays européens. 

Pourtant, il est désormais possible pour les pays de rétablir ces contrôles pour une durée de 6 mois en cas de menace pour la sécurité intérieure.

En l'occurrence, la France a renouvelé cette demande auprès de la commission européenne depuis le 1ᵉʳ mai 2024. La France invoque notamment pour motifs la menace que constitue l'État islamique ainsi que la pression migratoire aux frontières extérieures de l'Europe.

En février dernier, le Conseil de l'Europe annonçait une modification des règles des accords de Schengen : "Le code frontières Schengen permet aux États membres de rétablir des contrôles aux frontières intérieures dans des circonstances exceptionnelles mettant en péril le fonctionnement global de l’espace Schengen."

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