"Le droit à la vie continue d'être bafoué" : la cofondatrice de SOS Méditerranée réagit à la mort de huit migrants dans la Manche

Huit personnes sont mortes dans le naufrage de leur embarcation clandestine dans la nuit de samedi à dimanche au large du Pas-de-Calais, en tentant de traverser la Manche. L'ONG marseillaise SOS Méditerranée s'indigne et revient sur la difficile mission de l'Ocean Viking, son navire ambulance qui sauve des vies.

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Huit personnes ont perdu la vie, au large des côtes du Pas de Calais, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 septembre, après avoir tenté de rejoindre la Manche à destination de la Grande-Bretagne. L'année 2024 devient ainsi, dans cette zone, la plus meurtrière depuis le début du phénomène des traversées à bord de bateaux de fortune, comptabilisées depuis 2018.

Un drame qui, pour la cofondatrice de SOS Méditerranée, Sophie Beau, fait écho à ce qui se passe sur d'autres routes migratoires, en Méditerannée centrale, laquelle reste bien plus meurtrière encore que la Manche :"comme à chaque naufrage, c'est absolument tragique, on ne peut que s'indigner que des personnes continuent à mourir en mer", déplore la porte-parole de l'ONG marseillaise, pour qui "le droit à la vie continue d'être bafoué, partout dans le monde où des personnes doivent traverser sur des embarcations de fortune, ou sont poussées à la mer par des passeurs sans scrupule".

En Méditerranée, 1336 morts depuis le début de l'année

Des centaines, voire des milliers de km de haute mer à parcourir sans aucune sécurité, "c'est extrêmement meurtrier", rappelle Sophie Beau qui avance le chiffre de "1336 morts comptabilisés en Méditerranée depuis le début 2024, un chiffre non exhaustif, arrêté au 6 septembre, amené à évoluer."

Selon la responsable de l'association, contrairement à la Manche, il n'y a pas d’intervention de secours étatique en Méditerranée et "l'on met des bâtons dans les roues des navires ambulances, comme c'est le cas régulièrement pour l'Ocean Viking de SOS Méditerranée ou récemment pour le bateau de Médecins sans frontières (MSF) en Italie, et ce contrairement au droit international sur l’obligation d'assistance en mer."

Le vice-premier ministre italien encourt six ans de prison

La question du droit figurait justement dans l'actualité de ce samedi 14 septembre, puisque les procureurs italiens ont requis une peine de six ans de prison contre Matteo Salvini, vice-premier ministre italien d'extrême droite, pour avoir empêché des migrants de débarquer dans un port italien en 2019.

Il ne peut y avoir d'accoutumance à voir le respect de la vie bafoué, c'est inhumain et illégal, quels que soient les débats politiques.

Sophie Beau, cofondatrice de SOS Méditerranée

France 3 Provence-Alpes

La prudence reste de mise pour Sophie Beau, qui rappelle que la justice est longue à statuer, bloquant les bateaux d'assistance dans leur action. "On espère une restauration du droit, qui doit primer sur toute autre considération politique. Le sauvetage en mer, c'est une question légale mais avant tout morale, il s'agit des fondamentaux de notre société", conclut-elle, "on attend de la justice qu'elle réaffirme ces principes supérieurs".

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