Des mules pour ravitailler les bergers et les refuges de haute altitude. C'est l’idée de l’association "Equi’grimpe" qui souhaite proposer une alternative à certaines rotations en hélicoptère. France 3 Provence-Alpes a suivi une randonnée lors d’un portage dans la vallée de Champoléon, pour rallier le refuge du pré de la Chaumette.
En ce mois d'août, Lucile Gégout a donné rendez-vous à ceux qui ont envie de participer à une randonnée et vivre un ravitaillement de refuge, dès 8h au parking des Auberts, dans les Hautes-Alpes. Le but de cette initiative, apporter des vivres au refuge du Pré de la Chaumette dont les stocks se vident.
Entre 80 et 100 kg par mule
C’est une pratique que l’on croyait condamnée à une disparition certaine. Et pourtant, depuis deux ans, Lucile Gégout multiplie les portages de denrées alimentaires à dos de chevaux et de mules.
Avant de fixer les caisses et les sacs sur les dos des animaux, il y a la pesée, afin de ne pas surcharger les bêtes.
"Moi, je me limite à 80 kg par animal, après cela dépend des secteurs, quand on est dans le Valgaudemar, c'est plutôt 70kg, et quand on est vraiment sur du fond de vallon, on est allé jusqu’à 100", explique Lucile Gégout, Fondatrice de l’association Equi’grimpe.
Ce jour-là, Huesca et Cerise ont pour mission d’approvisionner le refuge du Pré de la Chaumette, privé de sa route d’accès suite à un éboulement.
L'alternative pour réduire les rotations d'hélicoptères
Les rotations à dos de mules ne remplacent pas celles des hélicoptères, mais participent à rendre de la sérénité en montagne en alternant avec les moyens aériens.
Pour Lucile Gégout, c'est "pour limiter l'impact hélico, on fait des rotations intermédiaires avec les mules."
Malgré son côté respectueux de la nature, le portage muletier reste peu subventionné.
"On essaye d’avoir des aides pour être un petit moins cher que l'hélico, parce qu'au kilo transporté, on est un peu plus cher".
Des bénévoles amoureux de la nature
Pour affronter les 350m de dénivelé au programme, Lucile peut compter sur le soutien d’une dizaine de porteurs bénévoles pour acheminer le reste de sa marchandise.
"Ce n'est pas la première année qu’il y a des éboulements dans cette vallée, il faut qu'il y ait la bonne volonté des personnes, remplace les aléas climatiques, parce que ces gîtes, on les utilise tout le temps. On est bien contents de trouver des gîtes qui nous accueillent, qui font le repas, etc. donc il faut que ça continue.", détaille Bruno Gauthier, Adhérent de l’association "neige et montagne".
Après 1h30 d’efforts, la petite troupe achève son périple, accueillie par Thomas, le gardien du refuge.
"Nous, notre volonté, c’est de se passer de l’hélico. Après pour le gaz, l'essence, les choses un peu lourdes, on n'a pas le choix. Mais après, le reste, si on peut le faire autrement, c’est bien aussi.", précise Thomas Brierre, Gardien du refuge du Pré de la Chaumette.
Alors, pendant que les deux mules goûtent à un repos bien mérité, Thomas retrouve Lucile pour planifier la prochaine rotation. Depuis le début de l'été, Lucile et ses mules ont déjà fait plusieurs rotations.
Article rédigé avec Fabien Madigou et Jules Boudier.