Jeux Paralympiques 2022 : Valentin Giraud-Moine, guide de Hyacinthe Deleplace, prend la médaille de bronze en descente

Première course et première médaille pour le Haut-alpin Valentin Giraud-Moine. Retraité en septembre dernier, le skieur d'Orcières-Merlette a rechaussé les skis pour devenir le guide du malvoyant Hyacinthe Deleplace. Une aventure toute récente, déjà couronnée de succès.

Sur le coup, il y a d'abord eu de la déception. Récents champions du monde de descente, Hyacinthe Deleplace et son guide haut-alpin, Valentin Giraud-Moine, espéraient ramener le même métal dès l'entame de ces Jeux Paralympiques. Mais une petite erreur à mi-parcours leur a fait perdre quelques précieux centièmes et le jeune duo a dû se contenter du bronze. 

"On est heureux mais on est en même temps très déçus parce que l'on venait pour l'or, parce que l'on était bien en place, que l'on avait fait du super ski à l'entraînement. Hyacinthe avait d'ailleurs fait un très bon troisième entrainement, a réagi Valentin Giraud-Moine sur l'aire d'arrivée au micro de France Télévisions. Et là, on a un peu raté le fond de mur, pas très bien lancés la vitesse sur le plat et malheureusement, ça nous coûte très cher. Mais voilà, on a le bronze et on est quand même très très contents de faire une médaille. C'est notre première aux Jeux pour tous les deux et on va s'en servir pour aborder le Super-G différemment".    

Tout juste retraité, Valentin Giraud-Moine rechausse les skis pour les Paralympiques

Jusqu'à aujourd'hui, la carrière de Valentin Giraud-Moine se résumait souvent à une folle semaine de janvier 2017. Le 21, le skieur d'Orcières-Merlette prenait une superbe deuxième place sur la mythique descente de Kitzbühel en Autriche. 7 jours plus tard, à Garmisch-Partenkirchen, il se luxe les deux genoux lors d'une terrible chute. On le dit perdu pour le ski mais à force de résilience et de travail, le Haut-alpin va retrouver le circuit mondial après une saison blanche. Malheureusement, le skieur de l'EC Champsaur ne retrouvera jamais son niveau et préfère mettre un terme à sa carrière en septembre 2021.

"Quand j'ai annoncé ma retraite, Hyacinthe et ses coachs m'ont écrit, se remémore Valentin Giraud-Moine. En octobre 2021, on s'est rencontré et on a d'abord échangé sur ce qu'il était possible de faire car j'avais d'autres projets aussi en parallèle. On a regardé les calendriers pour voir si ça pouvait fonctionner et on a fait un stage à Tignes pour s'entraîner, pour voir si ça collait, si Hyacinthe se sentait bien derrière moi. Après, Hyacinthe a pris un peu de temps pour réfléchir et on est parti ensuite en stage d'entrainement début janvier à Orcières avant d'enchainer avec les mondiaux"

3 titres de champion du monde d'entrée de jeu !

Les deux hommes enchaînent les succès dès leur première compétition ensemble. Hyacinthe et Valentin deviennent champions du monde de descente, de Super-G et du Super Combiné ! Un début idyllique alors que Valentin apprivoise encore son nouveau rôle de guide. 

"Je lui indique s'il y a des changements de rythme, si l'on passe d'un plat à un mur, d'un mur à un plat, s'il y a un saut, explique le skieur de la Région Sud. Je lui donne aussi des tops de déclenchement pour les virages. J'essaye d'avoir une communication claire, très succincte mais suffisante pour qu'il reste concentré sur ce que je dis. Il faut que je trouve le dosage dans les courbes que je fais pour ne pas le perdre derrière, pour qu'il arrive à me suivre car en fait, il n'est pas aveugle, il est mal voyant. Il voit 1/20ème. C'est pour ça que j'ai une superbe combinaison verte car c'est la couleur qu'il voit le mieux. Après, son objectif, c'est de rester 10-15 mètres derrière moi, de se calquer sur ma silhouette et sur mes trajectoires en plus de la communication".

Cette distance entre les deux hommes est d'ailleurs l'un des aspects les plus compliqués à appréhender pour Valentin Giraud-Moine. "Gérer l'espace entre lui et moi est particulièrement difficile car il faut aussi que je le tire dans ses limites à lui quand même. Forcément, il y a des moments où je vais un peu trop vite donc il me demande de ralentir un petit peu. Je le laisse revenir sur moi et on repart. Le plus dur du métier de guide, c'est de trouver le juste milieu, trop lentement et il est bloqué derrière moi et trop vite et je le perds". 

Après cette première médaille de bronze, le duo aura l'occasion de compléter sa collection de métal dès cette nuit à 3h (heure française) sur le Super-G. 

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