Histoire de loup : 6 questions que vous vous posez (peut-être) sur l'animal sauvage

Souvent au cœur de notre actualité régionale, le loup fascine, effraie ou dérange. Mal connu, l’animal sauvage fait l’objet de nombreuses idées reçues. Nous avons posé six questions à son sujet à un spécialiste du prédateur.
 

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Souvent au cœur de notre actualité régionale, le loup fascine, effraie ou dérange. Mal connu, l’animal fait l’objet de nombreuses idées reçues.

Jean-Marc Landry, éthologue et spécialiste du loup, auteur du livre « Le Loup », réédité en 2017, synthèse de deux décennies d’étude sur le prédateur, nous éclaire sur cet animal sauvage.

Le loup est-il dangereux pour l’homme ?

Là-dessus l'éthologue Jean-Marc Landry est très clair. C'est non. "Le loup a été domestiqué en chien, donc de manière générale le loup n’est pas dangereux pour l’homme, pas plus qu’une autre espèce".

Le 14 février 2019, à Bormes-les-Mimosas, un loup a été abattu dans un camping de la ville. L’animal a eu un comportement agressif, selon des personnes l'ayant rencontré, comme tout animal sauvage finalement. Les gendarmes l’ont abattu.
 

Les loups peuvent-ils vivre en ville ?

C'est plutôt non à cette question. "Premièrement les loups ne vivent pas aux mêmes endroits tout au long de l’année. La meute vit en général autour du site de reproduction pendant l’été, puis à l’automne ou à la fin de l’hiver, les jeunes, dans leur seconde ou troisième année,  quittent le groupe parental afin de se balader à la recherche d’un nouveau territoire", indique Jean-Marc Landry.

C'est à cette période de leur vie que l'on peut plus facilement les croiser. "Quand ils arrivent dans des zones péri-urbaines, ils se font piéger comme à Bormes ou comme c’est arrivé à Bulle en Suisse. Ce n’est pas la volonté du loup de vivre à proximité d’habitation, donc il est rapidement perdu et meurt souvent par collision avec un train ou une voiture."

D’année en année, les agriculteurs éleveurs de moutons chassent de plus en plus le loup. Le nombre de loups pouvant être abattus sur le territoire français pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2019 est fixé à 43 individus.
 

La cohabitation éleveurs/loup est-elle possible ?

Et c'est plutôt oui pour le spécialiste du loup. "Si nous sommes capables d’aller sur la lune et bientôt sur mars, nous devrions être capables de trouver des solutions pérennes pour protéger nos troupeaux et donc de cohabiter avec les grands prédateurs. Nous devons à la fois changer notre regard sur nos paysans et sur les loups", explique Jean-Marc Landry.

"La question du loup ne doit pas cacher les autres difficultés auxquels le monde paysan est confronté (mondialisation, paperasse administrative, subventions, etc...). Le loup est surtout révélateur de notre relation à notre agriculture et plus généralement à notre environnement".

Le loup a tellement été chassé pour sa fourrure ou pour le bétail qu’il a officiellement disparu de France dans les années 30. Il a fallu attendre 1992 pour entendre à nouveau son hurlement dans les Alpes-Maritimes.

Le loup a-t-il été réimplanté en France ?

Là c'est clairement non. "Le loup a toujours existé en Italie notamment dans les Apennins. Grâce à sa capacité de dispersion énorme - le record européen est de 2000 km - il s’est naturellement déplacé en France. C’est un phénomène que l’on observe ailleurs en Europe".

En 2019, selon l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), 500 loups vivent sur le territoire français.
 

500 loups, un chiffre exact ?

Oui et non, il s'agit plutôt d'une moyenne. "500 loups sont annoncés en général par les décideurs politiques. C’est un ordre d’idée de grandeur", indique Jean-Marc Landry.

"L’Office national de la chasse et de la faune sauvage calcule le nombre de loups avec une marge d’erreur grâce aux indices collectés par vaste réseau de correspondants. Personnellement je préfère parler de meutes, il y en aurait au moins 72 en France. Le nombre de meutes et de loups augmentent dans les Alpes et en France".

Le loup est-t-il une espèce menacée en France ?

Et c'est oui à cette question. "Normalement il devrait y avoir une population continue de 2500 loups adultes en France (et pays voisins) pour préserver sa génétique", indique l'éthologue.

"Pour mon dernier livre, j’ai effectué un recensement de 240.000 loups dans le monde.  A  titre de comparaison, le chimpanzé, espèce considérée par l’IUICN comme très menacé, il y en a plus qu’environ 200.000", affirme Jean-Marc Landry

"Par exemple, le loup a complètement disparu de plusieurs régions de Mongolie, pays portant l’un des moins peuplé au monde. En Russie ou encore en Biélorussie, on le chasse pratiquement toute l’année. Les pays occidentaux ont donc un rôle à jouer sur sa préservation et celles des espèces menacées en générale
".
 
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