La Seyne, Sanary, Fréjus ont déjà reçu un avis favorable de la Commission Supérieure des Jeux
Cinq nouveaux casinos - trois dans le Var et deux dans la Somme - attendent le feu vert du ministère de l'Intérieur pour ouvrir leurs portes, la profession sortant à peine d'une crise grave. Les dossiers concernent l'ouverture d'un casino à La Seyne-sur-mer, Sanary-sur-mer, Fréjus (Var), Fort-Mahon et Mers-les-Bains (Somme).
Ils ont été examinés le 31 janvier par la Commission Supérieure des Jeux (CSJ) du ministère de l'Intérieur - tutelle des 195 casinos français en activité - qui aurait donné un avis favorable à quatre de ces dossiers (La Seyne, Sanary, Fréjus, Fort-Mahon), selon des sources proches du dossier.
Il revient maintenant au ministre de l'Intérieur de suivre ou non l'avis de la CSJ. Interrogé par l'AFP, le ministère a expliqué que Claude Guéant "rendra sa décision d'ici la fin février".
Après trois années dans le rouge (baisse cumulée de 20%), les casinos français sont timidement repassés au vert en 2011 avec une croissance de 0,96% de leur chiffre d'affaires grâce à la progression de casinos récemment ouverts ou frontaliers.
Du coup la profession, dominée par de grands groupes comme Partouche (47 casinos), Barrière (35), Joa (20) ou Tranchant (16), accueille avec scepticisme ces projets d'ouverture alors que plus de la moitié des 195 casinos ont perdu de l'argent en 2011.
"Il n'y a pas trop de casinos en France", s'insurge Luc Le Borgne, directeur général des casinos Vikings (7 casinos) qui a défendu devant la CSJ les dossiers d'ouverture de trois casinos (Sanary, Fréjus, Fort-Mahon).
Selon lui, il y a actuellement dans la Somme un seul casino (Cayeux-sur-mer), soit une machine à sous pour 12.000 habitants alors que le Calvados compte huit casinos, soit un bandit-manchot pour 500 habitants. Vichy (Allier) et Le Touquet (Pas-de-Calais) abritent chacune deux casinos, dit à l'AFP Luc Le Borgne. Il ajoute "qu'il y a de la place" pour un casino à Fréjus, fermé en 1950 et qui compte selon lui 60.000 habitants, même si cette ville est mitoyenne de Saint-Raphaël qui possède déjà un casino Barrière. Pour lui, "la zone de chalandise est suffisante pour deux casinos".
"Ce n'est pas parce que la profession est en difficulté qu'il n'y a plus d'activités rentables", renchérit Laurent Lassiaz, président du directoire du groupe Joa. Il a défendu devant la Commission supérieure des jeux le dossier de l'ouverture d'un casino à l'emplacement des anciens chantiers navals de la Seyne-sur-Mer (80.000 habitants). Un port de plaisance avec 750 anneaux s'y construit ainsi qu'un site pour accueillir les bateaux de croisière.
Le groupe Vikings, explique Luc Le Borgne, envisage d'investir 2,5 millions d'euros à Fort-Mahon, 5,5 millions d'euros à Sanary-sur-mer et 6,5 millions d'euros à Fréjus.
Le groupe Joa, révèle à l'AFP Laurent Lassiaz, a prévu de rouvrir provisoirement l'ancien casino de la Seyne (investissement de 3,5 millions d'euros) avant de construire un casino entièrement neuf (20 millions d'euros).