Brigitte Bardot a écrit une lettre ouverte à Nathalie Kosciusko-Morizet pour dénoncer une autorisation de tuer 2 loups.
La présidente de la Fondation Brigitte Bardot dénonce une autorisation de tuer 2 loups supplémentaires alors que le quota de 6 est déjà atteint. Elle a écrit à la ministre de l'Ecologie, du Dévoloppement durable, des Transports et du Logement.
Madame la Ministre,
Je suis exaspérée ! Encore une fois, l’Etat persiste à gérer les populations d’animaux sauvages en leur tirant dessus. Cette fois-ci ce sont les loups qui vont en faire les frais alors que cette espèce est strictement protégée en France !
Quand comprendrez-vous que les chasseurs n’en tueront jamais assez ? Ils les braconnent et font disparaître les cadavres pour ne pas qu’ils soient comptabilisés dans ces honteux quotas de la mort fixés par l’Etat …Déjà 6 loups ont été officiellement tués depuis le mois d’août ; c’est déjà bien trop et tout à fait inutile.
L’Etat doit se montrer ferme envers les éleveurs et protéger son patrimoine naturel en danger. Les loups ne font pas plus de dégâts que les chiens errants mais ils rapportent plus aux éleveurs!
C’est une aberration car l’Etat subventionne de nombreuses mesures de protection des troupeaux sans compter les centaines de millions d’euros de subventions touchés par la filière ovine. Si certains éleveurs ne jouent pas le jeu, ils doivent en assumer les conséquences et ne pas rejeter la faute sur les loups.
Si certaines associations de protection de la nature siégeant au Groupe national loup sont d’accord avec cette nouvelle disposition, je m’y oppose fortement car je ne peux me résoudre à vendre la peau du loup aux éleveurs qui refusent de cohabiter. L’année prochaine, faudra-t-il aussi accepter des quotas plus élevés pour faire plaisir aux éleveurs ? Non, il faut arrêter de tergiverser et discutailler sur le nombre de loups à abattre l’année prochaine.
La montagne appartient à tout le monde et pas uniquement aux moutons qui sur-pâturent par milliers sur les alpages sans surveillance au détriment de notre biodiversité.
Je vous demande par conséquent, Madame la Ministre, de ne pas valider cette décision scandaleuse qui ne reflète nullement nos attentes mais provoque, au contraire, l’indignation des défenseurs de la nature et des animaux.
Monter en épingle quelques attaques isolées contre des moutons alors que, ce dimanche 6 novembre, des milliers d’autres se feront égorger en France dans des conditions ignobles lors du sacrifice de l’Aïd-el-Kebir, dans le silence et l’indifférence coupable des autorités, me parait choquant, indigne et profondément révoltant.
Je compte, Madame la Ministre, sur un sursaut de courage et de dignité, ne nous décevez pas.
Brigitte Bardot
Présidente Fondation