Les 2 députés ont saisi le CSA, reprochant à la chaîne de ne pas avoir "couvert" le meeting de N.Sarkozy à Nice
E.Ciotti et C.Estrosi ont décidé de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel pour protester contre France 3 Côte d'Azur, qui n'a pas couvert vendredi dernier le meeting de Nicolas Sarkozy, à Nice. Mercredi 25 Avril, dans un communiqué, le CSA a répondu que le Bureau Régional d'Information d'Antibes a respecté l'égalité.
Le patron de l'antenne locale de France 3, à Antibes, Gilles Machu, s'est déclaré "ravi
que le CSA soit saisi" car l'organisme pourra constater que l'égalité du temps de parole et l'équité du temps d'antenne ont été respectés jusqu'au 8 avril.
En revanche, France 3 Côte d'Azur a pris la décision de ne couvrir aucune réunion politique durant la phase finale du 1er tour, du 9 au 20avril , plus compliquée pour les médias, a-t-il expliqué.
Le député-maire de Nice, Christian Estrosi, et le président du conseil général, Eric Ciotti, ne rentrent pas dans cette distinction et se montrent scandalisés par le "silence" de la chaîne sur ce dernier grand meeting de campagne avant le premier tour qui a rassemblé "plus de 10.000 personnes".
France 3 Côte d'Azur avait en revanche couvert les meetings niçois de François Hollande le 28 mars et de Marine Le Pen le 30 mars.
"Le constat de ce traitement manifestement inéquitable qui paraît porter atteinte au pluralisme dans le déroulement de la campagne présidentielle nous a conduits à adresser une lettre au président du Conseil supérieur de l'audiovisuel", ont écrit les deux élus, dans un communiqué.
Les esprits s'étaient visiblement échauffés dimanche soir lors d'une réunion à la permanence UMP des Alpes-Maritimes, où s'étaient rendus deux journalistes de France 3 Côte d'Azur.
Ils ont été "la cible d'agressions verbales" de militants, tandis que Ciotti et Estrosi les ont accusés "de faire la campagne du Parti socialiste ou encore d'être un bastion de la CGT", accuse la direction de l'antenne dans un communiqué. Une version des faits démentie par les deux élus.
La polémique a été immédiatement reprise par les élus communistes et républicains du département, qui ont exprimé "leur solidarité" avec les journalistes et évoqué "une dérive grave".
Mise au point de la Direction de France3 Côte d'Azur le Mercredi 25 Avril :
Christian Estrosi laisse entendre, sur son compte twitter, que suite à sa requête, le CSA s'est rangé à ses arguments et lui a donné raison.
Les termes précis du CSA sont les suivants :
"Par ailleurs, si la plupart des bureaux régionaux de France 3 ont respecté l’égalité, le Conseil déplore que certains (Caen, Lyon, Nancy, Nantes, Nice et Orléans) n’aient diffusé aucune intervention de candidats ou de leurs soutiens pendant cette période de la campagne officielle".
Lire le communiqué intégral du CSA
Plainte du syndicat SNJ-CGT contre Christian Estrosi et Eric Ciotti :
Le syndicat de journalistes SNJ-CGT a annoncé avoir porté plainte pour atteinte à la liberté de la presse contre deux députés UMP locaux, Christian Estrosi et Eric Ciotti, qui auraient accusé deux journalistes de France 3 de "faire campagne" pour le PS dimanche à Nice.
Le SNJ-CGT de France 3 Côte d'Azur a indiqué dans un communiqué avoir porté plainte auprès du parquet de Nice "suite aux atteintes à la liberté de la presse et aux menaces proférées" dimanche par les deux élus "à l'encontre de deux journalistes de la rédaction, alors qu'ils couvraient la soirée électorale au siège de la Fédération de l'UMP des Alpes-Maritimes".
Le parquet de Nice n'était pas en mesure ce matin de confirmer ce dépôt de plainte.
Le syndicat a par ailleurs demandé à la direction de France Télévisions de porter plainte pour "atteinte à la liberté de la presse et menaces à l'encontre de journalistes dans l'exercice de leur fonction". (AFP)
Dans un communiqué, les élus UMP incriminés dénoncent "une démarche politicienne et grotesque".
"La CGT, qui soutient officiellement le candidat socialiste, voudrait sans doute par ce moyen grotesque, empêcher deux parlementaires de la République de s'exprimer et de prendre position dans le débat public. Ce sont là des méthodes qui renvoient à d'autres temps et d'autres continents. Mais la CGT est sans doute nostalgique de l'URSS stalinienne et prend peut-être le Cuba de Fidel Castro comme référence en matière de démocratie parlementaire?".