Pour le tribunal, l'association ne peut "agir en qualité de partie civile". L'avocat des familles va faire appel.
Nice-Ajaccio : Crash caravelle Rappel des faits
11 septembre 1968, la caravelle Ajaccio-Nice s'abîme en mer, faisant 95 victimes. A 13h30, les familles des victimes seront entendues au tribunal correctionnel de Nice; elles réclament la réouverture de l'enquête et espèrent pouvoir enfin en débattre devant la justice
Le tribunal correctionnel de Nice a une nouvelle fois débouté l'association des familles des 95 victimes de l'accident, en septembre 1968, de la caravelle Ajaccio-Nice, qui avait déposé auprès de ce tribunal une citation à comparaître du ministère de la Défense.
Le tribunal a déclaré cette association, qui compte aujourd'hui 34 membres, tous descendants directs de victimes de l'accident, "irrecevable à agir en qualité de partie civile".
Il n'est pas reconnu à ses membres le droit de se fédérer.
L'association ne peut agir ni à titre individuel, ni à titre collectif. Selon les règles du droit français, ses descendants n'en n'ont pas la compétence.
"Le tribunal dit que l'association n'a subi aucun préjudice. Mais comment peut-on dire ça de personnes qui ont perdu leurs parents dans l'accident?", s'est insurgé l'avocat de l'association Me Paul Sollacaro qui compte faire appel.
Pour lui, au delà de laprocédure technique, cette étape souligne l'impossibilité faite en France de porter plainte contre l'Etat.
Les familles des 95 victimes de l'accident avaient réclamé en mai que les débris de l'avion soient tirés du fond de la mer en faisant valoir un nouveau témoignage accréditant la thèse d'un tir de missile militaire.
Michel Laty, ancien dactylographe de l'armée
Un militaire en retraite avait en effet affirmé, dans un entretien télévisé, que l'accident avait été provoqué par un missile désarmé tiré depuis l'île du Levant, en Méditerranée. Le procureur de la République avait demandé il y a deux mois, qu'il soit entendu.
Michel Laty, ancien dactylographe de l'armée est décédé dans la nuit de dimanche à lundi, sans avoir jamais pu être entendu par la justice.
La caravelle s'est abîmée le 11 septembre 1968 au large d'Antibes. Les familles soupçonnent de longue date que l'accident a été provoqué par un tir de missile accidentel sur l'avion.
Une précédente plainte avait été déposée en 2006, rejetée pour cause de prescription,
puis une autre en 2008 qui avait été rejetée par trois juges d'instruction de Nice.