Le pilote de la voiture qui a foncé dans la foule samedi met en cause les freins.
Le pilote de la voiture qui a foncé dans la foule samedi au Rallye des Maures (Var), met en cause les freins, qui selon lui "n'ont pas répondu". La garde à vue du pilote, interrogé depuis dimanche, a été levée lundi en fin de matinée. La voiture sera expertisée à Paris et les résultats sont espérés d'ici jeudi.
Selon l'avocat du pilote, Me Patrice Moeyaert, son client a pu en fin de matinée lundi retrouver sa liberté, tout comme le co-pilote, qui lui aussi avait été placé en garde à vue
dimanche après-midi à la gendarmerie de Gassin-Saint-Tropez.
"Au cours de son audition, mon client a expliqué aux gendarmes que la pédale de
frein n'a pas répondu. Il a alors actionné le frein à main hydraulique avant d'aborder
la courbe mais il n'a pas pu rétablir la course," a déclaré le conseil du pilote.
La voiture expertisée à Paris
La voiture responsable de l'accident devait être expertisée près de Paris, pour des résultats espérés d'ici jeudi, selon la procureure de Draguignan.
La procureure Danielle Drouy-Ayral a indiqué qu'elle attendait les conclusions de l'expertise pour décider ou non de l'ouverture d'une information judiciaire.
"Selon le pilote, qui met en cause une défaillance technique, la pédale est devenue spongieuse au moment où il a voulu freiner," a-t-elle dit à la presse, précisant qu'à cet instant il était à près de 140 km/h.
"Nous avons demandé à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) que le véhicule soit expertisé le plus rapidement possible, afin de savoir si les conclusions infirment ou confirment les déclarations du pilote," a expliqué la magistrate, qui espère obtenir de premières conclusions d'ici jeudi.
L'expertise déterminera les poursuites judiciaires
Le fait que le pilote n'ait pas été déféré à l'issue de sa garde à vue, ne signifie pas "qu'il soit indemne de toutes responsabilités", a-t-elle ajouté. La magistrate explique encore que "dans les vidéos, on voit le décrochage de la voiture".
Selon elle, le "copilote, qui était dans ses notes, n'a pas compris ce qui se passait. Il y a eu le cri du pilote. Il n'a pas eu le temps d'annoncer la manoeuvre" prévoyant de tourner à droite.
Rappelant que les mis en cause (nés en 1968) "ne sont pas des gamins", elle a précisé qu'ils "travaillaient en pilote et copilote depuis 16 ans et qu'ils ne ressentaient pas de difficulté sur ce parcours".
Selon elle, "aucun procès-verbal de plainte" n'est en l'état du dossier remonté au parquet, mais "les familles des victimes sont actuellement à la gendarmerie".
Le bilan des victimes stable
Le bilan de l'accident de samedi s'établit à deux morts et 19 blessés. Un homme de 20 ans et un commissaire de course de 50 ans ont été tués et 19 personnes de 9 à 65 ans, dont le co-pilote, blessées et évacuées dans sept hôpitaux de la région.
Un homme de 20 ans et un commissaire de course de 50 ans ont été tués et 19 ersonnes
de 9 à 65 ans, dont le co-pilote, blessées et évacuées dans sept hôpitaux de la région.
Lundi, trois restaient en "urgence absolue". Quinze autres, souffrant pour l'essentiel
de fractures ouvertes aux membres inférieurs, dont un garçon de 9 ans, étaient dans un état stationnaire.
La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a promis dimanche un "travail de fond" sur la sécurité des épreuves automobiles, écartant des "mesures intempestives".
Elle rencontrera la semaine prochaine le ministre de l'Intérieur et le président de la Fédération française du sport automobile pour "regarder ensemble la réglementation
et la sécurisation du public", plusieurs rallyes automobiles ayant donné lieu à des accidents mortels récemment.