Les sanctions et les silences du PS 13

Solférino donne un blame au député Jibrayel et maintient Théo Balalas au sein du parti.

La Commission des conflits du PS saisie par la Sénatrice Sénatrice Samia Ghali a donné un blame au député Henri Jibrayel.

Par ailleurs, suite à la demande de Malek Bouthih d'exclure l'ancien membre fondateur du Front National et sympathisant de l'OAS Théo Balalas, elle  s'est opposée à sa suspension.  

Le Président de la commission considère les faits reprochés à l'ancien responsable des élections internes sous l'ère Guérini comme prescrits. "Balalas doit démissionner de l'association de solidarité avec les anciens condamnés de l'Algérie française et ne doit plus jamais occuper de poste dans nos instances fédérales" conclut Bernard Pignerol.

Le cas Balalas

Le passé de Théo Balalas: A 76 ans le nom de l'ancien responsable des adhésions au sein de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône est apparu dans le controversé rapport Montebourg sur les dérive du PS 13 .

Sa proximité avec Alexandre et Jean-Noël Guérini est dénoncée par le député de Saône-et-Loire. Des membres du PS, à l'occasion de l'enquête  interne sur le fonctionnement de la Fédération, le rapport  Richard  , racontent qu'il était chargé d'empêcher les contrôles poussés lors des scrutins internes dans les sections jugées "sensibles". 

Le passé de théo Balalas, si il est connu à Marseille, dérange de plus en plus la direction nationale du PS. Condamné dans les années soixante et emprisonné à la santé pour son activité au sein de l'OAS, l'organisation terroriste responsable d'attentats au nom de l'Algérie Française. Théo Balalas a également été un compagnon de route de Jean-Marie le Pen au moment de la création du Front National dans les années soixante-dix. En 1973 il est candidat FN à Marseille et animateur du "comité de défense des Marseillais", un groupuscule apellant à la vengeance après l'agression d'un chauffeur de bus par un Algérien déséquilibré.

                                  

"L'exclure une maigre réponse à la mémoire des victimes":

"Enfant, j'avais entendu parler de l'histoire de ces gens tués à Marseille par pur racisme. Voici quelques mois, j'ai vu un documentaire sur Canal intitulé "La Ratonnade oubliée". Et à la fin, au bout de l'horreur, j'ai découvert que Théo Balalas était l'un des animateurs du "Comité de défense des Marseillais", une association domiciliée au siège du FN dont les tracts honteux ont mis le feu aux poudres. Dans la vie, on peut changer, il y a des gens qui ont été trotskistes et qui sont aujourd'hui à l'UMP. Mais là, c'est une histoire de sang, il y a eu une quarantaine de victimes, à qui la France n'a jamais rendu justice. Que le PS ferme les yeux sur l'un des acteurs de ce drame est insupportable, intolérable." explique Malik Boutih à Fred Guilledoux.

Le documentaire de Mourad Aït-Habbouche pour Canal +:

25 août 1973, à Marseille, le meurtre d’un conducteur de bus par un immigré algérien fait les titres des quotidiens. L’éditorial de Gabriel Domenech dans Le Méridional met le feu aux poudres en appelant à la vengeance. Pendant plusieurs mois, des meurtres vont être commis dans tout le sud de la France. Une seule et même cible : des Arabes… Cette chasse à l’homme atteint son paroxysme le 12 décembre 1973 avec l’attentat du Consulat algérien.

La réaction de Théo Balalas:

Au magazine les Inrocks, Théodore Balalas s'explique à David Doucet: "ça fait 39 ans, je ne comprends pas pourquoi on vient m'ennuyer avec cela. Toutes les instances du PS étaient au courant de mon passé quand j'ai adhéré en 1974".

Toujours dans les Inrocks, Jean-Marie Le Pen confirme: "Jean-Marie Le Pen se souvient lui aussi de Théodore Balalas et le décrit comme "un garçon sympathique dont il garde un bon souvenir". Pour le président d’honneur du Front national, "même si Balalas a choisi de rejoindre le Parti socialiste, il n’a jamais cherché à cracher sur ses anciens amis".

       
 

Jibrayel et Samia Ghali

Dans son blog, le correspondant de  libération, Olivier Bertrand, analyse avec verves et talent la guéguerre entre les deux parlementaires des quartiers nords :

"Le 11 novembre 2010, il a failli se battre, devant des anciens combattants, avec un autre conseiller général des quartiers Nord, coupable d’être venu sur ses terres déposer une gerbe. Quelques mois plus tard, selon Samia Ghali, il menaçait de lever la main sur elle. Il réplique qu’elle a mal compris, mais elle a porté plainte et saisi la commission des conflits, ce qui permettait de mettre Jibrayel dans l’embarras à quelques mois des investitures.

Naissance. Depuis, les lettres de témoins affluent. Elles évoquent des menaces, la présence de «petits voyous» aux côtés du député, ce qu’il conteste, affirmant que c’est «une insulte à l’honneur de [sa] famille». L’un d’eux revient souvent dans les lettres de témoignages. Il est surnommé «le Chat», ou encore «la Machine à baffes». Le PS a aussi reçu le récit d'une conseillère municipale qui raconte ce jour où, en réponse à un texto dans lequel elle annonçait aux militants la naissance de sa fille, Jibrayel, avec qui elle était fâchée, lui a sobrement répondu : «Vas te faire enculer.» Le député explique qu’il s’était trompé de destinataire. Ça arrive."

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