Aziz Rouiched a été condamné mardi à 20 ans de réclusion pour avoir renversé un policier à Tarascon.
L'homme de 27 ans accusé d'avoir, en mars 2010 à Tarascon, écrasé un policier, aujourd'hui tétraplégique, a été condamné mardi à 20 ans de réclusion par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.
Les faits : Les faits remontent à la nuit du 3 mars 2010, lorsque, peu après minuit, deux policiers du commissariat de Tarascon décident de contrôler une Clio aperçue zigzaguant sur une route, avec deux hommes à bord.
S'ensuit une course-poursuite jusqu'à ce que les deux voitures finissent dans une impasse. Tandis qu'un des agents poursuit - et rattrape - le conducteur, échappé à pied de la Clio, son coéquipier se positionne derrière le véhicule pour interpeller le passager.
Quelques minutes plus tard cependant, le corps de ce fonctionnaire sera retrouvé écrasé sous la Clio, le passager envolé dans la nature.
Réquisitoire : L'avocat général Roland Mahy a dit "ne pas comprendre l'attitude de l'accusé dans cette affaire", Aziz Rouiched, qui nie toute implication, arguant notamment du fait qu'il n'a jamais conduit de sa vie. "Un homme intégré dans la délinquance, dans les trafics, dans tout ce qui fait la marginalité de l'existence, ne serait pas capable de mettre le moteur et d'enclencher la marche arrière ? C'est véritablement nous prendre collectivement pour des sots", a-t-il lancé, déplorant "un drame qui équivaut à une petite mort" pour la victime.
L'accusé, de nationalité algérienne, "prend le volant parce qu'il cherche à s'enfuir. Pourquoi? Parce qu'il est en situation irrégulière sur le territoire national et encourt à nouveau une expulsion", a estimé M. Mahy. "Nous sommes bien sur une tentative d'homicide volontaire avec une arme par destination qu'est le véhicule. Quand on envoie à 8 km/h un engin d'une tonne sur un homme de 75 kg, c'est bien que l'on est animé d'une intention maligne et que l'on prend le risque délibéré de tuer", a-t-il déclaré dans un réquisitoire mesuré, qui a rendu hommage au travail des forces de l'ordre.
"Le signal fort que je vous demande de prononcer sans excès, c'est la peine de 20 années de réclusion criminelle", assortie d'une "interdiction définitive du territoire national", a conclu l'avocat général. Le verdict est attendu dans la soirée.