Le parquet a fait appel de la liberté conditionnelle accordée à Jean-Marc Rouillan.
Le parquet antiterroriste de Paris a fait appel de la décision du tribunal d'application des peines de Paris d'accorder la liberté conditionnelle à l'ancien dirigeant d'Action Directe Jean-Marc Rouillan à partir du 20 mai.
Conséquence : cette décision implique que M. Rouillan, qui bénéficie jusqu'au 19 mai d'un régime de semi-liberté, devra retourner en prison, au moins le temps que la cour d'appel se prononce.
Réaction de l'avocat de M. Rouillan : Me Jean-Louis Chalanset, avait dès vendredi déclaré qu'un appel du parquet relevait de "l'acharnement".
"Début avril, le parquet s'est opposé à sa libération en affirmant que certes, Jean-Marc Rouillan est employé en CDI, mais que le chiffre d'affaires d'Agone est en baisse, dans un contexte de crise de l'édition, et donc que son emploi est précaire. Mais M. Rouillan a bientôt 60 ans et une maladie assez grave (Erdheim-Chester, ndlr): s'il se retrouvait un jour sans emploi, ce ne serait peut-être pas un tel drame", avait commenté Me Chalanset.
Action Directe : Jean-Marc Rouillan, membre fondateur du groupe armé d'extrême gauche Action Directe, avait été arrêté en 1987 et condamné, avec trois autres membres, à la réclusion criminelle à perpétuité, notamment pour les assassinats de l'ingénieur général de l'armement René Audran et du PDG de Renault Georges Besse. Il est aujourd'hui le dernier du groupe à attendre sa libération conditionnelle, après avoir passé 25 ans sous écrou.
M. Rouillan bénéficie depuis le 19 mai 2011 d'un régime de semi-liberté à Marseille où, muni d'un bracelet électronique, il travaille pour la maison d'édition Agone.