C'est la 6ème victoire de l'octuple champion du monde en Principauté de Monaco, et la 68ème de sa carrière en WRC
80ème édition du Rallye Monte-Carlo
85 engagés pour cette compétition ouvre le Championnat du Monde WRC. Un rallye mythique qui a évolué sans cesse depuis 1911
Le Français Sébastien Loeb (Citroën DS3) a remporté le 80ème Rallye Monte-Carlo, 1ère manche du Championnat du monde (WRC), à Monaco, devant l'Espagnol Dani Sordo (Mini) et le Norvégien Petter Solberg (Ford Fiesta RS).
5ème et dernière journée : Les 3 points de bonus de la Power Stage (ES18, Col de la Madone)
C'est la 6ème victoire de l'octuple champion du monde en Principauté, et la 68ème de sa carrière en WRC, avec en prime les trois points de bonus de la Power Stage (ES18, Col de la Madone), une épreuve spéciale longue de 5 km seulement qui clôturait ce rallye ce matin. Dans cette Power Stage, Loeb a fait mieux que son nouveau coéquipier finlandais Mikko Hirvonen (DS3) et le Russe Evgueni Novikov, qui terminent respectivement 4ème et 5ème de ce premier rallye de la saison. Cette 80ème édition marquait le retour du Rallye Monte-Carlo au calendrier mondial, après trois saisons au calendrier du Challenge intercontinental des rallyes (IRC), de 2009 à 2011, en l'absence de Loeb.
4ème journée: Loeb "assure" lors des 4 spéciales
Le Français Sébastien Loeb (Citroën DS3) n'est plus qu'à une seule épreuve spéciale de la victoire au 80ème Rallye Monte-Carlo, première manche du Championnat du monde (WRC), après les quatre épreuves spéciales de la 4ème journée (ES14 à ES17).
Il ne reste plus qu'une seule spéciale ce matin (ES18, Col de la Madone), une Power Stage de 5 km attribuant des points de bonus. L'Alsacien, huit fois champion du monde, devra juste la terminer sans faire de grosse erreur pour remporter sa 6ème victoire en Principauté.
Classement provisoire après l'ES17:
1. Sébastien Loeb-Daniel Elena (FRA-MON/Citroën DS3) 4 h 29:12.0
2. Dani Sordo-Carlos Del Barrio (ESP/Mini John Cooper Works) à 2:41.6
3. Petter Solberg-Chris Patterson (NOR-GBR/Ford Fiesta RS) 3:00.7
4. Mikko Hirvonen-Jarmo Lehtinen (FIN/Citroën DS3) 4:05.6
5. Evgueni Novikov-Denis Giraudet (RUS-FRA/Ford Fiesta RS) 6:00.8
6. François Delecour-Dominique Savignoni (FRA/Ford Fiesta RS) 6:55.7
7. Pierre Campana-Sabrina de Castelli (FRA/Mini John Cooper Works) 8:21.3
8. Ott Tänak-Kuldar Sikk (EST/Ford Fiesta RS) 10:27.2 ...
Meilleurs temps dans les épreuves spéciales: Loeb 8 (ES1, ES3 à ES7, ES9, ES10), P. Solberg 4 (ES11, ES15, ES16, ES17), Hirvonen 3 (ES12 à ES14)
3ème journée : Loeb, méfiant sur des routes piégeuses, enneigées et verglacées, fonce vers la victoire
"C'est un Monte-Carlo très difficile, à part hier (jeudi) où c'était une journée asphalte. Ce matin, ce n'était pas la grosse neige mais il y avait du brouillard à couper au couteau, de la glace un virage sur deux, et dans la voiture c'était vraiment chaud", a dit Loeb à midi, avant de repartir pour l'ES13 et, dans la foulée, de parcourir la longue liaison vers Monaco.
"Ce matin, il n'y avait pas de choix de sécurité, il fallait juste faire le bon choix. J'ai longtemps hésité et l'équipe m'a convaincu de faire ça, car sinon j'étais parti pour faire le même choix que Solberg. Finalement, il a plu tellement fort au départ de l'ES12, de vraies trombes d'eau, que même avec des clous c'était plus sécurisant". C'était le grand moment du jour, cette ES12 (Col de Gaudissart, 24 km) où tous les pilotes de pointe avaient choisi des pneus Michelin différents, au réveil, sans savoir comment la météo allait évoluer après le passage de leurs ouvreurs."On a choisi les pneus avec beaucoup de doute, comme tout le monde", a raconté Sordo, parti dans l'ES12 avec quatre pneus neige, sans clous. "On était vraiment arrêtés, mais quand on a vu sur les partiels qu'on avait 25 secondes d'avance sur Petter, on s'est un peu calmés".
Hirvonen: deux temps scratch !
Ledit Petter, auteur du temps scratch dans l'ES11, avec quatre pneus tendres, a entamé l'ES12 avec deux pneus neige devant et deux tendres derrière. Il s'est alors fait l'une des "plus grosses chaleurs" de sa carrière en partant en "aquaplaning sur plus de cent mètres, sans rien pouvoir contrôler".
"J'ai refait une deuxième tentative, pareil, alors j'ai tout arrêté car je me suis dit qu'il valait mieux perdre du temps que perdre le rallye", a ajouté le Norvégien, champion du monde 2003. Bilan: 1 minute 46 seconde envolées, d'un seul coup, par rapport au temps scratch de Mikko Hirvonen (Citroën DS3).
Parti avec quatre pneus cloutés, comme Loeb, Hirvonen a signé son premier temps scratch chez Citroën, grâce aussi au fait que Loeb avait calé au départ. Puis il en a signé un deuxième d'affilée, dans l'ES13, sur route quasi-sèche, histoire de revenir à 24 secondes de Solberg avant l'emballage final, ces cinq spéciales qui restent à parcourir jusqu'à dimanche midi.
"Si la météo se maintient et qu'il fait beau sur le Turini et Loda, samedi, ça devrait aller...", a dit Loeb, heureux d'avoir déjoué tous les pièges des trois premiers jours. "Il n'y a pas de question à se poser, Loeb c'est Loeb et il va être comme ça toute sa vie", a souri Sordo. Comme quand il était chez Citroën, une 2e place suffirait largement à son
bonheur, dimanche, sur le Rocher.
Résumé 2ème journée : Loeb en tête devant Sordo et Solberg :
Sur des routes globalement sèches, l'octuple champion du monde a fait valoir sa science de l'asphalte et augmenté son avance sur les deux seuls poursuivants encore susceptibles de venir l'inquiéter, à condition qu'il se mette à neiger aujourd'hui dans le massif du Vercors et les Hautes-Alpes... et que Loeb fasse des mauvais choix de pneus.
"Ce matin, c'était moins piégeux que mercredi, le givre annoncé par nos ouvreurs avait quasiment fondu quand on est passés. Il restait quelques plaques de goudron noir sur lesquelles il fallait être prudent", a d'abord résumé Loeb, cinq fois vainqueur dans la Principauté de Monaco, quand il est revenu à Valence pour la pause de midi.
"Il faut continuer sur ce rythme et rester sur la route. Tout ce qui est pris n'est plus à prendre, car s'il y a de la neige et qu'on fait un mauvais choix de pneus, on peut facilement perdre une minute", a ajouté le Français. C'est ce qu'il a fait tout l'après-midi, creusant ainsi l'écart sur Petter Solberg (Ford Fiesta RS) et Dani Sordo (Mini), qui ont échangé leurs places.
L'Espagnol, auteur du temps scratch dans l'ES8, est revenu à la 2ème place qu'il occupait déjà mercredi soir, mais à 1 minute et 37 secondes de Loeb, soit une trentaine de secondes de plus. Le Norvégien suit, à trois secondes de Sordo, et se surprend lui-même : "Je ne pensais pas être aussi rapide pour ma première course dans la Fiesta, après avoir fait très peu d'essais".
"L'objectif maintenant, c'est que Petter termine le rallye et marque des points", a annoncé Gerain Quinn, le patron de la compétition chez Ford Europe. "Je ne me contenterai pas d'une 3ème place, il faut qu'il rapporte une 2ème place", a cependant ajouté Malcolm Wilson, le patron de M-Sport.
L'autre vedette du jour a d'abord été l'autre Sébastien, Ogier, dans sa petite Skoda Fabia S2000 de la catégorie S-WRC. Accueilli au parc d'assistance par Kris Nissen, le patron de Volkswagen Motorsport, et Carlos Sainz, son bras droit, l'ex-pilote Citroën était ravi de sa 5ème place provisoire, à midi, tout près de Mikko Hirvonen son successeur chez les Rouges.
"On ne peut pas attaquer comme ça pendant tout le rallye", a alors souri le Français.
Trois heures plus tard, sa course était terminée, à cause d'une sortie de route à 5 km de l'arrivée de l'ES10, dans un passage très rapide. C'est la règle cette année au Monte-Carlo : ça passe ou ça casse, car il n'y a pas de joker.
Aujourd'hui, dans le Vercors (ES11, ES12) et en bordure des Hautes-Alpes (ES13), la
météo annonce de la pluie ou de la neige. Si c'est le cas, le rallye sera peut-être relancé. Sinon, le capitaine Loeb continuera à tenir fermement la barre et il arrivera tranquillement, au coucher du soleil, sur le port de Monaco.
Résumé 1ère journée : Sébastien Loeb en tête; abandon de Lattvala :
Le Français Sébastien Loeb (Citroën DS3) est en tête du 80ème Rallye
Monte-Carlo, 1ère manche du Championnat du monde (WRC), après les quatre épreuves spéciales de la 1re journée, à la suite de l'abandon du Finlandais Jari-Matti
Latvala (Ford Fiesta RS) dans l'ES4.
"C'était quatre spéciales très difficiles à gérer, parce que, dans chaque boucle, la première était longue et sèche, alors que dans la deuxième il y avait 10 km de neige", a raconté Loeb, cinq fois vainqueur en Principauté, à son retour à Valence.
"Ce matin, on a fait une erreur dans notre choix de pneus et on s'est retrouvé dans des conditions vraiment délicates. Cet après-midi, c'était l'inverse. Latvala est parti à la faute et on se retrouve avec une minute d'avance. Une minute, c'est bien beau mais c'est vite perdu", a-t-il ajouté.
"Ca reste un +Monte-Carl+, il reste quatre jours de course et c'est loin d'être fini, avec des changements d'adhérence dans tous les virages. Il faut rester concentré et j'espère juste que ce sera un peu moins piégeux jeudi", a poursuivi l'octuple champion du monde.
Latvala avait bien entamé le rallye, surtout en choisissant pour la boucle du matin, dans une Ardèche frigorifiée, des pneus super-tendres lui permettant de creuser un écart de 52 secondes sur Loeb dans la seule ES2 (Burzet-Saint-Martial, 30 km).
Pendant ce temps, Petter Solberg, dans l'autre Fiesta RS officielle, suivait l'ordre de ne pas mettre de clous dans l'ES2, malgré la neige, et économisait deux pneus qui pourraient se révéler précieux en fin de rallye, le quota maximum étant de 45 pneus.
A midi, Loeb avait 30 secondes de retard sur Latvala. Quelques heures plus tard, le Finlandais était dans le décor, parti en tonneau dans l'ES4. "Il y avait un gauche glacé, Jari-Matti est sorti trop large et a heurté le mur, puis sa voiture a basculé de l'autre côté", a raconté son patron Malcolm Wilson.
L'abandon de Latvala, définitif, a fait les affaires de l'Espagnol Dani Sordo (Mini), très bon toute la journée et 2e mercredi soir, à une grosse minute de son ex-coéquipier chez Citroën et juste devant Solberg, passé lui aussi au travers des nombreux pièges de cette première journée.
Sébastien Ogier, 28 ans, a pris la 4ème place provisoire au volant d'une petite Skoda Fabia S2000 de la catégorie S-WRC, à deux minutes seulement de son ex-coéquipier alsacien.
Vainqueur du Monte-Carlo en 2009 dans une Peugeot 207, au début de l'intermède IRC, Ogier le Haut-Alpin a fait le spectacle et peut désormais viser le podium de dimanche à Monaco, à condition que les dieux du rallye continuent à lui être favorables.
Aujourd'hui encore, autour de Saint-Bonnet-le-Froid, il faudra bien choisir ses pneus pour avoir une chance d'aller au bout des six spéciales de la 2ème journée, soit plus de 130 km chronométrés.
Présentation de l'épreuve :
Sébastien Loeb, Mikko Hirvonen, Peter Solberg, les plus grands noms de la course automobile, sont de retour (après 3 années d'absence ) sur le 80ème Rallye de Monte- Carlo. Départ de Valence dans la Drôme. 85 engagés pour cette compétition qui ouvre le championnat du monde WRC.
La 80ème édition du Rallye Monte-Carlo, de retour en Championnat du monde (WRC) après trois ans d'absence, a commencé par un "shakedown" rapide, avant la cérémonie de départ sur le Champ de Mars de Valence, suivie par de nombreux fans venus voir Sébastien Loeb.
L'octuple champion du monde n'a plus gagné en Principauté depuis 2008, année de sa 5ème victoire en 7 participations, au volant d'une voiture pouvant jouer la gagne.
Mais Loeb (Citroën DS3), qui n'a plus gagné en France depuis octobre 2010, chez lui, lors de son triomphe au rallye d'Alsace, est le grandissime favori de ce Monte-Carlo.
"On a bousculé tout le monde et on a réussi à faire signer Loeb et (Daniel) Elena", ont souri Hugo et Matteo, deux jeunes chasseurs d'autographes ravis d'avoir fait signer les octuples champions du monde sur leur fanion Citroën.
"Regarde, j'ai réussi à l'attraper quand il passait", a dit un autre spectateur, plus âgé, en montrant à sa compagne, sur l'écran de son smartphone, une photo floue de la DS3 portant le numéro 1, à son retour du podium de départ.
L'effet Loeb, ajouté à l'effet WRC, a incité de nombreux Drômois à venir faire un tour au Parc des expositions, pour se balader entre les camions-atelier et tenter d'apercevoir Petter Solberg, de retour chez Ford, ou François Delecour, 50 ans en août, vainqueur en 1994, sous les bâches bleues du constructeur américain.
"Il y a trop de monde là-bas donc on est revenu ici, on voit mieux les voitures", a dit un spectateur placé à la sortie du parc d'assistance pour regarder passer les anonymes, les privés, les vrais amateurs, tous ceux pour qui une place dans les 50 premiers, dimanche matin sur le port de Monaco, serait un exploit authentique.
"Il y a plus de monde que quand le rallye était en IRC", a jugé un passionné pour qui "il y aura aussi beaucoup de monde dans les spéciales". Des spéciales mythiques, comme Moulinon et Burzet mercredi, Saint-Bonnet-le-Froid jeudi, et où il fera froid, très froid.
En guise de hors-d'oeuvre, le "shakedown" de mardi, sur le plateau de Lautagne, près de Valence, avait permis au Russe Evgueni Novikov (Ford Fiesta RS) de se mettre en valeur, en faisant un peu mieux que Loeb, le grand favori.
Sur un parcours asphalté de 3,6 km sans grand intérêt, le Russe, en 2 minutes 13 sec, a abaissé d'une demi-seconde le meilleur chrono de l'Alsacien huit fois champion du monde et cinq fois vainqueur du Monte-Carlo. Solberg, 37 ans, champion du monde 2003, a claqué le 3e chrono, suivi de près par le Belge Thierry Neuville (Citroën DS3).
Mais c'est à Valence que les choses sérieuses commenceront. Et ce, jusqu'à dimanche midi sur le port de Monaco, le long de 433 km chronométrés répartis en 18 épreuves spéciales, sur des haut-lieux qui ont fait la légende de ce Rallye.
Un rallye mythique qui a évolué sans cesse depuis 1911. Retour sur les grandes pages de l'histoire du Monte-Carlo avec Hugues Nicolas (Reportage ci-joint).